LES ÉLÉMENTS DE LA STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE
Devant un exanthème fébrile de l’enfant, il faut rechercher ou demander :
– nombre de jours de fièvre ;
– atteinte des muqueuses : lèvres, langue, conjonctives ;
– prise d’un médicament.
→ Les éruptions qui n’inquiètent pas sont, en général, les éruptions non spécifiques d’une cause ou, à l'inverse, les éruptions en rapport avec une cause facilement identifiable (type varicelle).
→ Les éruptions qui doivent inquiéter sont en général profuses, très fébriles, avec altération de l’état général, avec des critères cutanés spécifiques, parfois secondaires à une prise médicamenteuse (voir chapitre suivant sur les toxidermies), …
CES ÉRUPTIONS NON SPÉCIFIQUES QUI N’INQUIÈTENT PAS
• Situation fréquente.
• Exanthème roséoliforme, morbilliforme.
• Pas de signe de gravité :
– fièvre modérée de moins de 5 jours ;
– bon état général ;
– « cortège » viral: angine, toux, gastro, etc..
Les agents infectieux en cause sont typiquement : EBV (mononucléose infectieuse), CMV, HHV6 (exanthème subit), adénovirus, entérovirus de type coxsackie A 16 (syndrome pieds-mains-bouche), toxoplasmose, parvovirus (mégalérythème épidémique), etc.
CES ÉRUPTIONS QUI INQUIÈTENT
Les critères cliniques qui doivent alerter :
- altération de l’état général (l’enfant est grognon) ;
- importance et durée de la fièvre ;
- atteinte des muqueuses (chéilite) ;
- intensité et caractéristiques de l’éruption : douleur cutanée et décollements cutanés.
Exemples : rougeole, maladie de Kawasaki, toxidermies.
QUELQUES EXEMPLES :
- SCARLATINE
Streptocoque A toxinogène.
Foyer pharyngé.
Fièvre brutale à 40°C.
Angine, adp sous-maxillaires.
Exanthème scarlatiniforme qui prédomine dans les grands plis, aspect granité.
Dépapillation progressive en V de la pointe vers la base TDR +.
Desquamation J7-J14.
Amoxicilline 50 mg/kg/j (2 gr chez l’adulte) en 2 prises pendant 6 jours.
En cas d’allergie aux béta-lactamines, on utilisera les macrolides (ery-thromycine 10j ou azithromycine 5j).
- ROUGEOLE
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Paramyxovirus.
Incubation : 10 à 12 jours.
Phase d’invasion, fièvre, catarrhe oculo-nasal : 2 à 4 jours.
Signe de Koplik inconstant (50% des cas).
Éruption maculo-papuleuse : 5 à 6 jours.
Conjonctivite /kératite/otite/diarrhée.
Guérison souvent avec desquamation.
Complications avec reprise de la fièvre :
Pneumopathies interstitielles virales (3% des patients).
Encéphalite post-infectieuse : 1/1 000.
Panencéphalite sclérosante subaiguë : 1/100 000.
Isolement, masque, éviction scolaire, vaccination des sujets contacts dans les 72 heures.
Déclaration obligatoire à l’ARS sans attendre la confirmation biologique (sérologie ou PCR).
- MALADIE DE KAWASAKI
Vascularite des vaisseaux de petit et moyen calibre.
Fièvre prolongée (>5j) résistante aux antipyrétiques.
Exanthème polymorphe du tronc.
Hyperthermie conjonctivale.
Lésions buccales (pharyngite, chéilite, langue framboisée, stomatite). Atteintes des extrémités (érythème paumes/plantes, œdème, desquamation).
Adénopathies unilatérales cervicales.
À adresser immédiatement aux urgences pédiatriques.
Risque en l’absence de traitement précoce : anévrysmes coronaires. Le pronostic coronaire dépend de la précocité du traitement par IVIG.
- MEGALÉRYTHÈME ÉPIDÉMIQUE
Parvovirus B19.
Plutôt au printemps.
Érythème maculo-papuleux des joues en forme de « paire de claques » ou en « masque de loup », suivi de macules rosées en « carte de géographie » sur les membres.
Parfois arthralgies inflammatoires.
Risque chez la femme enceinte au deuxième trimestre (sérologie en urgence à la maman, nounou, ou institutrice si grossesse).
Attention en cas de maladie de l’hémoglobine (maladie hémolytique chronique) car il existe un risque de crise erythroblastopénique aiguë).
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique