LE STADE PRÉCOCE : LA MACULOPATHIE LIÉE A L'ÂGE

Publié le 18/04/2014
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Les stades précoces, ou MLA, sont fréquemment asymptomatiques et sont donc découverts à l’occasion d’un examen systématique du fond d’œil (fig. 1).

La maculopathie liée à l’âge (MLA) est caractérisée par l’existence de drusens.

Les premiers stades de la dégénérescence maculaire liée à l’âge sont caractérisés par l’existence de petites taches jaunâtres dans le fond de l’œil, appelées drusens, et /ou d’altérations de l’épithélium pigmentaire. Les drusens, dus à l’accumulation de résidus de la phagocytose des photorécepteurs par les cellules de l’épithélium pigmentaire, vont gêner les échanges d’oxygène et de nutriments entre la couche de l’épithélium pigmentaire et les photorécepteurs plus ou moins larges et confluents, ce qui peut favoriser l’atrophie des cellules rétiniennes. De plus, les drusens entraînent une réaction inflammatoire qui favorise, d’une part, la nécrose et la mort prématurée des cellules de l’épithélium pigmentaire et, d’autre part, l’apparition d’une néo-vascularisation choroïdienne. Ils se situent souvent au niveau de la macula, n’entraînent habituellement pas de symptômes, mais peuvent dans certains cas favoriser une diminution des capacités visuelles à l’obscurité.

La présence d’une MLA représente un facteur de risque élevé d’évolution vers une DMLA atrophique ou exsudative. Les personnes atteints de nombreux drusens ou de drusens de grande dimension ou réticulés ayant tendance à la confluence ont plus de chance de développer une DMLA sévère. L’analyse combinée par autofluorescence du fond d’œil et par OCT pourrait permettre de préciser le pronostic du patient.

Quelle prise en charge proposer à ce stade ?

La MLA n’entraine pas de modification de la vision à son début mais sa découverte impose des contrôles ophtalmologiques réguliers et une autosurveillance avec la grille d’Amsler.

› Des conseils très utiles seront donnés à ces patients à risque :

– se préserver des lumières trop fortes et du soleil par port verres UV filtrants, casquettes ou visières?;

– arrêter le tabac impérativement ?;

– tenter de réduire une surcharge pondérale?;

– équilibrer la tension artérielle?;

– respecter un traitement hypolipémiant quand celui-ci est indiqué

– augmenter l’apport en oméga 3 (poissons gras, huile de colza, noix…) et en légumes et fruits (carottes, chou frisé, épinards, brocolis) (3). Les principaux antioxydants sont les vitamines C et E, oligoéléments (zinc et cuivre), oméga-3, lutéine.

› La prescription d’un cocktail comportant de fortes doses de vitamines E, C, zinc, lutéine et/ou zéaxanthine souvent associé à des omégas 3 est habituelle. Ces produits ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie.


Source : lequotidiendumedecin.fr