La maladie incube 3 semaines pour une primo-infection, moins de 3 jours pour une réinfestation.
Le risque de transmission diffère selon la forme de gale. En cas de gale simple, communautaire, on compte environ 1,4 à 1,9 cas secondaire par cas index, mais ce chiffre passe à 3 en cas de promiscuité/précarité et à plus de 10 en cas de gale hyperkératosique. La durée minimale de contact pour être contaminé n’est pas connue, mais la transmission interhumaine se fait principalement par contact direct, « peau contre peau » : vie familiale, contacts sexuels, vie en collectivité. La transmission indirecte à partir du linge, de la literie ou de l'environnement est faible sauf pour la gale hyperkératosique.
Prurit, lésions cutanées et topographie caractéristique
› C'est la triade caractéristique de la gale simple (ou commune). Le prurit est classiquement à recrudescence vespérale ou nocturne et la notion de caractère familial ou collectif est très évocatrice. Les localisations caractéristiques sont les espaces interdigitaux des mains, les faces antérieures des poignets ou des paumes, les plis des coudes, les aisselles, les mamelons, l'ombilic, la ceinture, les organes génitaux (4, 5). Le dos, le cuir chevelu et le visage sont habituellement épargnés. Bien que caractéristiques, les lésions cutanées à type de sillons ou de vésicules sont parfois difficiles à repérer, soit en raison de leur caractère discret, soit du fait de la présence de lésions de grattage ou de phénomènes d'impétiginisation ou d'eczématisation.
On observe parfois des chancres scabieux (papules prurigineuses au niveau des organes génitaux externes) ou des nodules scabieux (nodules prurigineux au niveau des organes génitaux externes, de l'aine ou des creux axillaires), évoluant sur plusieurs mois.
Chez le nourrisson, les lésions atteignent volontiers les zones palmoplantaires.
› La gale hyperkératosique (ou croûteuse ; ancienne gale norvégienne) atteint les sujets immunodéprimés ou âgés avec maladie neurologique. Elle est souvent profuse. Le prurit peut manquer, mais la contagiosité est extrême. Les squames et les croûtes, qui contiennent de très nombreux sarcoptes, siègent sur les plis, le cuir chevelu, les oreilles, le dos, les extrémités.
Quand recourir à l'examen microscopique ?
› La dermoscopie, utilisée généralement par les dermatologues, est un bon outil diagnostique et permet de guider les prélèvements parasitologiques (3). À fort grossissement (x40), le sarcopte apparaît comme une structure triangulaire ressemblant à un avion vu du ciel. À plus faible grossissement (x10 ou x20), avec un dermoscope de poche, le sarcopte prend la forme d’un petit triangle noir (signe dit du deltaplane).
› Le scotch test cutané, qui consiste à recueillir les sarcoptes sur une bande adhésive placée sur les lésions cutanées, puis à le visualiser directement au microscope, est simple et rapide. Mais il manque de sensibilité et n'est pas utilisé en routine.
› Le prélèvement parasitologique s'impose en cas de gale hyperkératosique et en cas d'épidémie au sein d'une collectivité (3). Au mieux, le HCSP le recommande devant toute suspicion clinique de gale (1), mais cette technique manque de sensibilité dans la gale commune, en raison du nombre peu élevé de sarcoptes. Le prélèvement est réalisé par grattage grâce à un scalpel ou un vaccinostyle au niveau de 3 à 6 sites pour un même patient. L'examen microscopique visualise ensuite les sarcoptes, les œufs, les larves et/ou les excréments du parasite.
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