Dans une fiche mémo, la Haute Autorité de santé détaille les modalités de contraception chez les femmes à risque cardiovasculaire. Et distribue feux verts et cartons rouges aux différentes méthodes en fonction du profil de risque de la patiente.
› Près de neuf mois après la mise en garde des autorités sanitaires sur le risque cardiovasculaire accru des pilules de 3e et 4e génération, la Haute Autorité de santé vient d’éditer une fiche mémo sur la contraception chez la femme à risque cardiovasculaire. Destiné aux professionnels de santé, ce document oriente la prescription vers telle ou telle méthode en fonction des pathologies de la patiente, de ses antécédents et de ses facteurs de risque. Chaque contraceptif est alors assorti d’un code couleur qui renseigne sur son éligibilité : vert pour une utilisation sans restriction, jaune à condition d'instaurer « un suivi plus attentif », orange pour une méthode « non recommandée de manière générale » et rouge pour une méthode à proscrire car « susceptible d'exposer à un risque majeur pour la santé ».
› Sans surprise, toutes les méthodes estroprogestatives (pilule patch et anneau vaginal) sont classées « rouge » dans les situations à haut risque thrombo embolique (embolie pulmonaire ou TVP (en cours ou passées), facteurs héréditaires de risques de thrombose et chirurgie majeure avec immobilisation). Même chose en cas de pathologie cardiovasculaire « lourde » (antécédent d’AVC, cardiopathie ischémique ou valvulopathie compliquée).
De façon moins intuitive, le rouge est aussi de mise pour les estroprogestatifs (EP) en cas de migraine avec aura (ou après 35 ans) ou dans certains lupus.
› En revanche, les facteurs de risques classiques type diabète, HTA, obésité sont beaucoup moins rédhibitoires. Ainsi seule l’HTA élevée, le diabète ancien et compliqué et l’accumulation de facteurs de risques contre-indiquent formellement les EP. Quant au tabagisme, si une consommation supérieure à 15 cigarettes/jour après 35 ans exclut leur utilisation, l’interdiction s’assouplit pour une consommation moins importante ou une femme plus jeune.
› Concernant les méthodes progestatives pures, la HAS est beaucoup moins sévère et celles-ci ne sont jamais formellement contre-indiquées. Elles sont toutefois non recommandées de façon générale mais envisageables en l’absence d’alternatives et sous réserve d’un suivi rigoureux dans les situations les plus emboligènes et avec certaines pathologies cardiovasculaires.
› A noter enfin qu’en dehors des méthodes naturelles et barrières, le stérilet au cuivre compte parmi les techniques contraceptives les plus « vertes ».
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