« Mme Laurence D., 59 ans, souffre de métastases cérébrales suite à un cancer du sein. Elle est aujourd'hui alitée, présente des douleurs neurologiques intenses et veut en finir au plus vite…
»
Soulager la douleur physique
« Pour que notre patient en fin de vie soit présent à lui-même et à son entourage, la priorité est de soulager l'inconfort et les douleurs physiques » conseille le Pr Claude Rougeron, professeur de médecine générale à la faculté de médecine Paris Ouest et auteur d'un livre sur « les vrais secrets d'un médecin »*. Des douleurs physiques à soulager sans réserve mais en évitant de trop doser les antalgiques pour préserver une conscience suffisante du patient. L'inconfort peut concerner des troubles du transit ou un encombrement bronchique qu'il convient de réduire par la mise en place de traitements médicamenteux, d'un nursing ou d'une kinésithérapie respiratoire.
Seulement voir et écouter
Une fois la douleur et l'inconfort physique soulagés, la question de la qualité et du contenu de cette fin de vie peut être posée au patient : « Que voulez-vous faire maintenant ? ». Comme l’indique le Pr Rougeron, « les réponses à cette question sont multiples et parfois étonnantes : certains souhaitent rencontrer un religieux, écrire à leurs petits enfants, être entourés de ceux qu'ils aiment… ou encore, comme pour cet ancien tennisman, voir un match de Roland-Garros ! ». Ces réponses ont le plus souvent une valeur testamentaire, pour dire quelque chose à ceux qui vont rester. Pour le médecin, c'est le moment de se faire discret dans son activisme médical, voire de s'effacer si nécessaire mais en gardant grand ouverts ses yeux, ses oreilles et en faisant toute petite sa bouche.
Un entourage à prendre en compte
Pour autant, le malade en fin de vie n'a pas tous les droits, en particulier celui de tyranniser son entourage, ce qui arrive parfois. La disponibilité et l'écoute du médecin concernent aussi les proches pour favoriser les échanges, faire circuler la parole, recréer du lien si nécessaire. « C'est souvent le temps de la réconciliation, du pardon avec l'un ou l'autre des proches » témoigne le Pr Rougeron, un pardon qui aidera le patient en fin de vie à faire la paix avec lui-même et qui aidera ceux qui resteront à réduire leur culpabilité éventuelle de n'avoir pas fait ou dit ce qu'il fallait avant sa mort. En d’autres termes, l'entourage mérite aussi des soins.
Protéger les soignants
Enfin, la prise en charge d'un patient en fin de vie est éprouvante pour l'équipe soignante. Le médecin traitant restera vigilant pour éviter chez les soignants tout hyper-investissement qui peut conduire au burnout, pour favoriser une bonne communication et une solidarité entre eux et pour aider chacun à faire face, à échanger et à partager ce qui est vécu. Chaque soignant doit se sentir responsable des autres soignants.
L'accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches, janvier 2004, Haute Autorité de Santé (HAS)
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