La prévalence des condylomes ou verrues génitales est d’environ 1 % de la population sexuellement active, avec un caractère récidivant pour 30 % des patients. Les condylomes sont des tumeurs bénignes de l’épithélium malpighien. Les localisations sont très variables (périnée, petites et grandes lèvres, région péri-anale). Il s’agit de lésions induites par certains papillomavirus humains (HPV), en particulier les types 6 et 11, responsables de plus de 90 % d’entre eux. La transmission virale est surtout sexuelle. On décrit trois grands types de condylomes :
– les formes acuminées ou crêtes de coq présentent une ou plusieurs digitations centrées par un vaisseau. Elles occupent plutôt les territoires muqueux humides ;
– les formes papuleuses : lésions en relief, rosées, lisses, bien circonscrites, isolées ou en nappe, situées habituellement en zone de peau sèche ;
– les formes planes : plus difficiles à mettre en évidence sur la vulve.
Le pic de fréquence se situe entre 20 et 24 ans. Les condylomes n’entraînent en général pas de symptôme ou éventuellement un prurit. La gêne est représentée par les formes en relief que la femme peut voir ou palper au toucher.
› Il est légitime de faire examiner le partenaire si l’on veut minimiser les récidives, de rechercher d’autres IST puisque le condylome témoigne le plus souvent de rapports non protégés et, surtout, de s’assurer par un frottis de l’absence de dysplasie de haut grade associée qui modifierait l’indication et le mode de prise en charge (8).
Plus de 20 à 30 % des condylomes peuvent régresser spontanément en l’espace de quelques mois mais il est nécessaire de traiter les lésions en relief car elles sont contagieuses et, en cas d’option thérapeutique, il est essentiel de traiter tous les étages de la sphère ano-génitale. Le traitement est aussi une manière d’essayer de casser la chaîne de contamination et de prévenir l’extension par auto inoculation.
› Le traitement est local. En cas de première apparition, les topiques en auto-application sont légitimes :
– la podophyllotoxine a une bonne tolérance. L’application se fait deux fois par jour, par séries de 3 jours par semaine jusqu’à 6 semaines au maximum?;
- l’imiquimod, pratique d’utilisation, est plus onéreux et a des effets secondaires plus fréquents et plus marqués (réaction cutanée avec prurit et brûlure). Il ne traite pas les condylomes par effet destructeur direct cytotoxique mais en stimulant la réponse immunitaire naturelle contre le virus. Le taux de récidive est moindre. Le produit s’applique le soir, 3 fois par semaine pendant un maximum de 16 semaines (9).
› Les autres propositions relèvent d’une prise en charge spécialisée :
-azote liquide?;
- laser CO2 et/ou l’électrochirurgie qui sont à discuter d’emblée dans les condylomatoses diffuses avec traitement multisites en un temps sous anesthésie. Il faut néanmoins savoir que les suites sont douloureuses plusieurs semaines…et la récidive possible.
Bien que les condylomes restent une maladie sans gravité pouvant guérir spontanément au bout d’un certain nombre de mois, la gêne bien souvent plus morale que physique conduit fréquemment la patiente à une demande de prise en charge médicale.
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