La variabilité tensionnelle est un paramètre difficile à définir, selon que l'on étudie les variations à court ou à long terme, tout en tenant compte des variations normales de la PA au cours du nycthémère.
S'agissant de la variabilité inter-visites à long terme, c'est-à-dire avec un intervalle de plusieurs semaines ou plusieurs mois entre chaque visite, des données issues de l'étude ASCOT-BLPA (Anglo-scandinavian cardiac outcomes trial) (6) indiquent que les patients ayant une variabilité inter-visites importante (différence de PA › 20 mmHg) ont un risque plus élevé d'AVC et de coronaropathies que ceux dont la pression artérielle est stable d'une visite à l'autre. Par ailleurs, après examen du traitement appliqué à chaque groupe de patients (amlodipine versus aténolol ; sujets hypertendus avec trois facteurs de risque cardiovasculaire en plus de l'hypertension artérielle), on observe que la variabilité tensionnelle est moins importante et le contrôle tensionnel meilleur dans le groupe sous amlodipine.
Après ajustement sur le niveau tensionnel (afin de gommer la part de la variabilité liée à la différence de contrôle tensionnel entre les deux groupes), la variabilité inter-visites reste l'élément déterminant expliquant la différence en termes d'événements cardiovasculaires. « La variabilité tensionnelle inter-visites apparaît donc un marqueur témoignant de la présence d'une anomalie susceptible d'augmenter le risque cardiovasculaire. D'autres études ont identifié cette anomalie comme étant un défaut de compliance artérielle : moins les artères sont souples, plus la variabilité tensionnelle est importante d'une visite à l'autre, et plus le risque d'événements cardiovasculaires augmente. La variabilité à long terme témoigne donc d'une part de l'efficacité du traitement (via le contrôle tensionnel), et d'autre part de la qualité des artères. Cependant, le principal facteur associé au risque de complications cardiovasculaires reste le niveau moyen de la pression artérielle sur 24 heures. »
La variabilité tensionnelle à court terme quant à elle n'a pas de rôle défavorable sur le pronostic cardiovasculaire, comme le montre une méta-analyse parue en 2010 (7). Près de 9 000 patients issus de 11 pays et suivis en MAPA ont été étudiés du point de vue de la survenue de complications cardiovasculaires sur une durée moyenne de 11 ans, afin de savoir si la prise en compte de la variabilité de la PA sur 24 heures permettait de mieux stratifier le risque cardiovasculaire. In fine, la prise en compte des variations de la pression artérielle sur 24 heures n'explique que moins de 1 % des événements cardiovasculaires enregistrés sur la période.
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