L’évolution des profils de résistance des bactéries impliquées dans les PNA doit être prise en compte pour l’adaptation des traitements : plus de 80 % des IU de l’enfant sont liées à Escherichia coli. Les autres germes les plus couramment en cause sont Proteus mirabilis et Klebsiella species et les entérocoques.
> Le niveau de résistance des Escherichia coli en France est particulièrement élevé : environ 50 % de résistance à la pénicilline A, 25 % de résistance au cotrimoxazole, 5 % de souches résistantes aux céphalosporines de troisième génération utilisées par voie injectable.
> Par ailleurs, et de manière inquiétante, les souches d’E coli multirésistantes communautaires (bactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu ou BLSE) augmentent en France chez l'enfant tout en restant cependant mineures dans l’épidémiologie globale des IU pédiatriques, (moins de 10 % en 2014). Un facteur favorisant de ces souches BSLE semble être l’utilisation des céphalosporines notamment orales, ce qui incite à la plus grande prudence lors de leur prescription. Les souches d’E. Coli BLSE sont résistantes à la plupart des pénicillines et céphalosporines à l’exception de la céfoxitine et de la témocilline, elles sont souvent sensibles à l’association pipéracilline-tazobactam et à un degré moindre à la ceftazidime et au céfépime (toutes uniquement par voie IV). Les carbapénèmes sont le traitement de référence de ce type d’infections, en particulier quand elles sont sévères et que le pronostic vital est en jeu. Cependant, leur utilisation expose au risque d’émergence de bactéries encore plus résistantes (danger écologique majeur), et nécessite une hospitalisation longue et coûteuse. Il importe, chaque fois que cela est possible, d'épargner les carbapénèmes au profit d’autres molécules (8).
> Les aminosides, en monothérapie et en dose unique journalière, l'amikacine surtout, doivent être privilégiés chez les enfants hospitalisés ou vues aux urgences pédiatriques, ils sont actifs sur la majorité des entérobactéries et des E. Coli urinaires BLSE dans le traitement des pyélonéphrites et leurs concentrations dans le parenchyme rénal sont largement supérieures aux CMI. Ils constituaient déjà une alternative chez l'enfant allergique aux ß-lactamines.
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