Je suis un abonné de longue date au «Quotidien du Médecin» et je veux vous alerter (même si je suis persuadé que vous connaissez bien le problème que je soulève) sur un véritable drame et un véritable scandale : la situation dramatique actuelle des étudiants. Je m'explique : il y a la situation véritablement scandaleuse des étudiants en médecine, depuis la première année (PACES), jusqu'aux internes, négligés, méprisés, ignorés, exploités, par les responsables des études de médecine et les responsables de l'utilisation des étudiants en médecine dans les hôpitaux. Il s'agit d'un massacre délibéré (s'il est involontaire, c'est peut-être encore plus grave car démontrant une ignorance dramatique de la réalité) de ces jeunes engagés dans les études de médecine. Je vous renvoie à l'article récent du journal « Le Monde ».
Et il est nécessaire d'élargir le drame que vivent les étudiants en médecine à tous les étudiants de France. La crise sanitaire actuelle liée à la pandémie de Covid-19 et surtout à la gestion calamiteuse du pouvoir a envoyé directement et rapidement une quantité importante des étudiants dans la pauvreté, les transformant en la fraction principale des « clients » des restos du cœur et autres associations caritatives. Une nouvelle pauvreté est apparue en France, elle ne concerne pas des marginaux, elle concerne une fraction considérable des étudiants de France.
À cela s'ajoute une détresse psychologique croissante liée aux conditions de vie infligées par le gouvernement sous le prétexte de la pandémie. Il y a eu mi-janvier un suicide d'étudiant(e) à Lyon-3, qui s'est jeté(e) par la fenêtre de sa chambre dans sa résidence…
C'est un monstrueux scandale, largement ignoré (ou masqué ?) par la plupart des médias. Perte de leur petit boulot, perte de leurs possibilités de travailler en commun avec leurs pairs, perte de leurs retrouvailles au bistrot après une journée lourde et longue de travail, ignorance par un grand nombre de leurs enseignants des nouvelles difficultés liées aux conditions de cours et de travail depuis un an… Le gouvernement a conduit directement à la pauvreté et au désespoir une quantité énorme d'étudiants, c'est-à-dire de jeunes « dans la force de l'âge », dans la période de leur vie qui devrait être leurs plus belles années !
Il faut réagir d'urgence et d'importance
C'est un scandale humain, humanitaire, une mise en danger de la vie d'autrui, une non-assistance à personne en danger, et qui concerne, non pas une poignée de « marginaux », mais une catégorie entière de nos concitoyens, mis en situation de faiblesse et d'impuissance à se défendre, par une génération au pouvoir.
L'Histoire jugera probablement, mais je veux sonner l'alerte, tirer la sonnette d'alarme, car il faut réagir/agir d'urgence et d'importance. Les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur (M. Véran et Mme Vidal) sont pitoyables d'incompétence, d'inaction et d'impuissance. Un seul exemple : le commentaire, ces jours-ci, de Mme Vidal, mentionnant la mise à disposition de quelques dizaines de psychologues/psychothérapeutes à la disposition des étudiants. C'est une magistrale démonstration, une fois de plus, que les gouvernants appliquent le « principe de précaution » pour protéger les décideurs politiques et/ou responsables, et non pas les usagers et les citoyens. Mme Vidal se donne bonne conscience et essaie ainsi de se dédouaner de sa responsabilité, directe et immédiate dans la destruction systématique et (comme si elle était sciemment) orchestrée du corps étudiant par le pouvoir en place.
J'espère que vous, au «Quotidien», aurez la franchise, la conscience, la transparence, de publier mon courrier. Mon éthique et mon humanité de médecin (depuis 45 ans), mes valeurs de citoyen français, mon sentiment de père d'étudiant, me font lancer cet appel au secours (pour les étudiants) et à la révolte, dans ce pays qui proclame encore la « fraternité » dans sa devise. J'espère que le journal des soignants et médecins français va oser transgresser l'omerta qui règne dans notre pays autour de ce drame scandaleux.
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