Chers amis du Quotidien du Médecin,
Les échos de la polémique que vous rapportez (« Hydroxychloroquine et confraternité : les propos du Pr Perronne déclenchent la colère des anti-Fakemed et la réaction de l'Ordre » lequotidiendumedecin.fr 27 juin 2020) me confortent vraiment à reprendre la vieille idée appliquée jadis aux généraux et à la conduite de la guerre : la santé est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls soins des médecins…
C’est ici, sans compétences médicales, mais de ma position de philosophe que je peux constater deux choses simples.
Les mots employés, si les propos qu'on leur attribue sont avérés, prouvent seulement que les deux professeurs en question, en maniant l'amalgame, l'injure et ayant constamment recours au seul argument « d'autorité », ont complètement oublié les règles fondamentales de la conversation scientifique et démocratique : de ce fait, leurs propos n'existent pas ; nouvelle preuve de l'analphabétisme conversationnel de gens très « instruits », purs produits de notre système, dit éducatif.
« La moitié de la population mondiale » réclamerait le traitement préconisé par le professeur de Marseille : Et alors ? En quoi est-ce un argument ? Si majorité et vérité coïncidaient, ça se saurait depuis longtemps ! Supposons un « sondage » au temps de Copernic ou Galilée pour savoir si la Terre tourne autour du Soleil ou l'inverse… Résultat ? Je rappelle que le principal conseiller du président brésilien est « platiste », comme semble-t-il à peu près le quart des Américains…
Conclusion : les médecins ici en cause, et de nombreux commentaires suscités par votre article le démontrent surabondamment, ont des carences criantes en matière d'exigences philosophiques de base, masquées par l'habileté médiatique : mais si l'histrion a sa place au théâtre, c'est beaucoup moins le cas à l'hôpital… Pendant ce temps-là, les simples citoyens perdent toute confiance en la science, puisque ses plus hauts représentants sont incapables d'échanger leurs analyses sans s'injurier et se diffamer réciproquement. Et les professeurs, dont je fus, se heurtent constamment aux ravages commis sur les cerveaux lycéens par ces analphabètes diplômés, complaisamment invités sur les plateaux…
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr .
EXERGUE : Pendant ce temps-là, les simples citoyens perdent toute confiance en la science, puisque ses plus hauts représentants sont incapables d'échanger leurs analyses sans s'injurier et se diffamer
Revoir la durée des études de médecine
Réformer l’Internat et les hôpitaux
Tutoyer ou vouvoyer les jeunes adultes ?
Le pavé dans la mare