Leclerc remet le couvert

Pour les pharmaciens, la pilule a du mal à passer

Publié le 01/12/2009
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LA NOUVELLE publicité Leclerc, qui milite une fois de plus pour l’autorisation de vendre les spécialités d’automédication dans les parapharmacies de ses supermarchés, fait des vagues dans les milieux officinaux. À l’Ordre des Pharmaciens, la présidente Isabelle Adenot, sans jamais nommer Michel-Edouard Leclerc, rappelle tout d’abord que « la pharmacie n’est pas un commerce comme les autres », et que les données de santé qui y sont collectées « sont strictement protégées par le secret professionnel ». « La santé est peut-être un marché, ajoute-t-elle, mais le marché de la santé doit rester spécifique. (..) Acquérir un produit de santé n’est pas compatible avec une consommation de masse, incarnée par d’autres circuits de distribution. »

Même tonalité à l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), dont le président, Gilles Bonnefond, attaque bille en tête : « Les pharmaciens n’ont aucune leçon à recevoir des grandes surfaces, la santé n’est pas un bien de consommation ». Pour Gilles Bonnefond cependant, « cette provocation » de Michel-Edouard Leclerc a du bon en ce qu’elle contribue à accélérer la réflexion de la profession. Mais il rappelle que « les pharmaciens ont respecté les engagements pris après l’application de la loi Chatel en faisant baisser de 3,31 % sur an le prix des médicaments non remboursables, alors qu’en grande distribution, aucune baisse du prix du caddie n’a été observée, bien au contraire ». Enfin, à la FSPF (Fédération des syndicats de pharmaciens de France), le mot d’ordre est d’éviter de réagir aux publicités de Leclerc « pour ne pas lui offrir une tribune supplémentaire ». Le président de la FSPF, Philippe Gaertner, estime à ce sujet que Michel-Edouard Leclerc « mise en permanence sur le retentissement médiatique de ses actions », et que « la politique des prix bas n’est pas l’exclusivité de la grande distribution. Beaucoup d’officinaux s’y sont mis avec succès ». Philippe Gaertner souligne enfin « l’importance de la qualité de la dispensation ».

 H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr