Médecins, secouristes, urgences : dans les coulisses du Puy du Fou
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Comment s'organise la prise en charge médicale des visiteurs et des nombreux corps de métiers du parc ? Vers quelle structure hospitalière se tourne le médecin en cas d'accident grave ? Suivez « le Quotidien » dans les coulisses du Puy du Fou.
« J'ai pris un pichet sur la gueule », explique cet acteur à Julien pour justifier son entaille, assez profonde, au-dessus de l'arcade sourcilière. La veille au soir, les secouristes interpellés se sont interrogés sur un éventuel transfert aux urgences de Cholet ou de la Roche-sur-Yon, à 25 km ou 60 km de là. L'acteur a refusé. Ce n'est pas sa première plaie.
Crédit photo : S. Toubon
Le Puy du Fou peut accueillir jusqu'à 25 000 visiteurs par jour, amateurs d'histoire de France et de spectacles épiques sur qui veille Gaëtan. Le jeune pompier de 20 ans attaque sa deuxième saison. Sérieux comme un pape, rangers aux pieds et radio à la ceinture, il alerte l'équipe soignante en cas de pépins divers et variés : malaise d'un spectateur, « grosse inter type arrêt cardiaque » ou « trauma » d'un acteur.
Crédit photo : S. Toubon
Eliott, 11 ans, n'est pas rassuré du tout. Julien tente de l'apaiser par du protoxyde d'azote tandis que le médecin s'occupe de la blessure de l'enfant. Visiteurs et salariés du parc défilent dans les deux boxs prévus pour les soins. Le Dr Schaupp s'appuie beaucoup sur l'équipe infirmière, formée par protocoles pour prendre en charge l'arrêt cardio-respiratoire, la douleur, la convulsion et la détresse respiratoire adulte.
Crédit photo : S. Toubon
Les spectacles nocturnes sont l'une des spécialités du parc. Les secouristes veillent au grain car les accidents arrivent vite. Depuis avril, l'infirmerie enchaîne les soins de traumatologie (cheville, face), les malaises ou les plaies (scie circulaire, cutter, épée, etc.), côté scène et côté spectateurs. Pour cette saison 2017, les soignants ont déjà pris en charge dix crises d'épilepsie, six d'asthme, un infarctus du myocarde et un dérèglement de pacemaker, des patients évacués par la terre ou par les airs sur les hôpitaux de Cholet, la Roche-sur-Yon ou le CHU d'Angers.
Crédit photo : S. Toubon
Lancelot (en noir) et le jeune Arthur, personnages des Chevaliers de la Table ronde, débattent avec le Dr Schaupp des bienfaits de la vaccination contre la leptospirose pour les acteurs du parc. L'acte n'est pas obligatoire pour leur catégorie professionnelle. Souvent blessés par coupures, certains jouent pourtant leur rôle dans l'eau stagnante des étangs ou des douves médiévales.
Crédit photo : S. Toubon
En marge du spectacle, Gaëtan et Éric, 23 ans et en école d'infirmier, vérifient leur matériel. Dans leur sac à dos : un kit de traumatologie de première intention, du Spasfon et du paracétamol, un tensiomètre, un stéthoscope, un garrot, etc. « Et le vomibag, très important ici », plaisante à moitié Éric. L'ambulance privée du Puy du Fou (qui ne sort jamais du parc) est elle aussi suréquipée.
Crédit photo : S. Toubon
Toute l'équipe de secouristes du Puy du Fou est formée aux premiers secours en équipe de niveau 2 (PSE2). À droite du Dr Schaupp, « Juju » (Julien), 23 ans, fait tourner ce jour de juillet l'infirmerie, qui a accueilli 1 500 spectateurs et saisonniers depuis la réouverture du parc, en avril.
Crédit photo : S. Toubon
Un seul médecin généraliste, un ou deux infirmiers et une dizaine de secouristes pour prendre soin chaque jour de plusieurs milliers de personnes… Le Puy du Fou, désert médical ? L'équipe de soins dément par les chiffres : 30 personnes seulement ont été évacuées depuis avril 2017. En 2016, le parc déplore un décès par arrêt cardiaque sur 4 500 passages à l'infirmerie.
Crédit photo : S. Toubon
Le Dr Thierry Schaupp, médecin généraliste et pompier de 59 ans, travaille au Puy du Fou « pour le fun » depuis plus de 20 ans. Trois à cinq jours par mois, d'avril à septembre, il lâche sa maison de santé de Lys Haut Layon (Maine-et-Loire) pour travailler au parc. Sept autres généralistes sont comme lui salariés du Puy du Fou et y travaillent en rotation, sur le modèle des gardes.
Crédit photo : S. Toubon
Pour Vincent, c'est le poignet qui a lâché lors d'une « traînade » sur plusieurs dizaines de mètres par un cheval, pendant le spectacle des Vikings. « J'arrive déguisé en moine, je dois faire un demi-tour en l'air et m'amortir sur le sol. C'est là que mon poignet est parti d'un côté et moi de l'autre. » Rendez-vous est pris au centre de radiologie des Herbiers, bourg à 15 km. « J'ai vu des mecs comme lui continuer à bosser avec une fracture de la clavicule », commente le Dr Schaupp.
Crédit photo : S. Toubon