Marisol Touraine a prévenu la profession la semaine dernière : les négociations tarifaires (qui relèvent du champ conventionnel et non pas de la loi) s’engageront « immédiatement » après les élections professionnelles prévues à l’automne 2015.
Autre promesse : la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale comportera des « investissements dans les soins primaires », et présentera « une nouvelle étape de l’évolution des modes de financement ».
Calendrier élastique
Les syndicats ont très peu apprécié ce calendrier lointain qui signifie une nouvelle année blanche de revalorisations (même si le ministère invoque les dividendes de la rémunération sur objectifs).
À l’UNOF, branche généraliste de la CSMF, le Dr Luc Duquesnel affiche son mécontentement, d’autant que le calendrier précis des élections aux URPS n’est pas arrêté (en raison de la réforme des régions). « On nous mène en bateau, les élections pourraient être décalées au deuxième trimestre 2016, et les négos avec. Ce qui signifierait des revalorisations en...2017 », souligne-t-il.
La paralysie du chantier tarifaire (valeur du C gelée depuis quatre ans, réforme des consultations toujours dans les limbes) contribue à l’exaspération de la médecine générale. Pour le Dr Duquesnel, le mouvement de colère actuel (grève des gardes, grève administrative, actions locales) vise autant à obtenir la réécriture de la loi de santé que l’ouverture de négociations immédiates sur la rémunération. Pas question d’accepter sans broncher un agenda imposé. « Lors de la prochaine commission paritaire nationale, le 28 janvier, nous reposerons la question des tarifs. Si on nous refuse des négos, on va au clash », met-il en garde.
De gré ou de force, pour MG France
Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, rétablit l’ordre des priorités. Il ne veut pas que « les gens croient qu’on fait grève pour du pognon ». Les médecins manifestent pour la réécriture du projet de loi de santé, précise-t-il. « Après, on s’attaquera aux revendications sur les honoraires ».
Le Dr Claude Leicher, président de MG France, a franchi un cap dans la protestation tarifaire en employant il y a quelques jours l’expression d’« apartheid médical » subi par les généralistes, seuls spécialistes à être exclus de la majoration MPC de deux euros. Les revalorisations se feront « de gré ou de force », a-t-il mis en garde. Pour preuve, plusieurs médecins généralistes affiliés à son syndicat ont commencé à coter « hors des clous », certains appliquant d’autorité la majoration MPC, d’autres la majoration pour visite longue.
Le leader de MG France a écrit à Manuel Valls pour lui demander un arbitrage favorable. Pas de réponse de Matignon pour l’instant.
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