DIX ANS après la loi Kouchner et en pleine campagne électorale, la chaire santé de Sciences Po dirigée par Didier Tabuteau a consacré un débat aux « interrogations » qui émanent de la démocratie sociale et sanitaire (organisations syndicales, associations de patients et d’usagers) en matière de politique de santé.
La rencontre a permis de constater les carences dans les programmes des principaux candidats malgré les enquêtes qui confirment que la santé fait partie des toutes premières priorités des Français.
Déserts médicaux qui avancent, inégalités de santé qui se creusent, hôpital public en souffrance, reste à charge, équation insoluble du financement : la première table ronde a abordé nombre de sujets brûlants. Le renoncement croissant aux soins (environ une personne sur trois) s’impose comme une préoccupation partagée du monde associatif et des organisations syndicales. « Ce renoncement aux soins est consécutif du désengagement de l’assurance-maladie » juge Caroline Ferreira, en charge des questions de protection sociale et de santé à la CGT. « Nous avons le sentiment que la charge incombe de plus en plus au patient, renchérit René Mazars, secrétaire de l’Association française de polyarthrite et des risques inflammatoires chroniques. Sans compter que les personnes qui renoncent aujourd’hui aux soins pèseront encore plus par la suite sur la collectivité ! Nous sommes déjà dans un système à deux voire trois vitesses…»
Refus de la sélection des risques.
La seconde table ronde a précisé les attentes des uns et des autres dans le cadre la campagne. Réorganisation du système de soins autour du patient, effort massif à faire sur la prévention, remise en cause des « dérives » de la loi HPST, nécessité de « réengager » le régime obligatoire sur les soins de premiers recours et la médecine de proximité : autant de sujets qui se détachent dans le débat. Véronique Descacq, secrétaire nationale en charge de la protection sociale à la CFDT, insiste sur la sauvegarde du principe de solidarité, véritable marqueur de notre système de santé. « Avec la crise et la hausse des coûts de santé, on voit fleurir des solutions qui visent à exclure certains risques ou certaines personnes du système de santé ; ce n’est pas tolérable », met-elle en garde.
La remise à plat de la rémunération en médecine de ville, les contraintes à l’installation ont également été évoquées, souvent souhaitées. Philippe Pihet, secrétaire confédéral à FO, s’interroge sur l’utilité de certains médicaments : « si on ne les rembourse pas car ils ne sont pas considérés comme très utiles, pourquoi les mettre sur le marché ? ». Christian Saout, président du collectif interassociatif sur la santé (CISS, usagers), rappelle les trois défis primordiaux que le collectif identifie : les déserts médicaux, les dépassements et l’accès au « juste soin ». Pour Didier Tabuteau, « même si l’ensemble du public est inquiet sur les évolutions, les Français restent très attachés au système de santé actuel ».
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