Sophia, PRADO, coaching en ligne : la CNAM met le paquet sur l’accompagnement des assurés

Publié le 06/11/2014
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Crédit photo : DR

La Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) a présenté ce jeudi un bilan jugé encourageant de ses

« services en santé » déployés ces dernières années auprès des assurés (Sophia pour le diabète, programmes PRADO de retour à domicile).

Elle compte renforcer cette stratégie d’accompagnement des patients en l’élargissant à la prévention primaire avec bientôt du coaching en ligne. Tour d’horizon.

• 536 000 adhérents à Sophia, extension aux asthmatiques

À fin septembre 2014, 536 000 personnes ont adhéré au service Sophia (qui consiste essentiellement à prodiguer des services personnalisés de conseil et d’information par des infirmiers-conseillers en santé), soit un peu plus de 25 % des quelque 2 millions de diabétiques éligibles. « C’est le programme le plus important de ce type en Europe », assure la CNAM, qui revendique des résultats positifs sur le suivi des patients et le coût de leur prise en charge (67 euros par adhérent pour 2014).

L’Assurance-maladie reconnaît toutefois que l’adhésion basée sur le volontariat rend difficile le recrutement des patients les plus éloignés du système de soins. L’idée est désormais de faciliter les adhésions en ouvrant les inscriptions sur l’espace pro des médecins traitants (un téléservice est en cours de déploiement) et sur le site ameli-sophia.fr.

Le modèle Sophia est étendu aux patients asthmatiques (accompagnement téléphonique, newsletters thématiques, brochures, site spécifique) à la faveur d’une expérimentation en cours dans 18 départements.

• PRADO : développements à l’étude

Depuis 2010, la CNAM a déployé progressivement trois volets du programme de retour à domicile (maternité, orthopédie et insuffisance cardiaque). L’idée est de fluidifier le parcours hôpital/ville. La Sécu se réjouit d’un « niveau élevé de satisfaction » de la part des patients concernés.

Depuis son lancement en 2010, 330 000 jeunes mères ont adhéré à PRADO maternité et plus de 4 000 sages-femmes ont participé au programme. La CNAM affiche une durée moyenne de séjour (DMS) « un peu plus courte » pour les adhérentes en 2013. Le schéma va être étendu à certaines situations particulières (césariennes et sorties précoces).

À fin septembre 2014, quelque 5 000 patients ont adhéré au PRADO orthopédie avec une forte montée en puissance cette année. Là encore, la CNAM affirme que la DMS pour la prothèse de hanche a enregistré une diminution plus nette dans les établissements où ce service existe, de même que le taux de recours aux soins de suite et de réadaptation.

Quant au PRADO insuffisance cardiaque (proposé dans 6 départements et 13 établissements seulement), il n’a concerné que 547 patients (500 médecins traitants et autant d’infirmiers libéraux). La généralisation est programmée fin 2015.

Et la Sécu n’entend pas en rester là. Le modèle va « prochainement » être testé sur les sorties d’hospitalisation pour BPCO et plaies chroniques. Et la CNAM envisage déjà le déploiement de ce service pour les personnes âgées...

• Coaching en ligne sur la prévention primaire

« Fin 2014 », l’Assurance-maladie proposera aux assurés détenteurs d’un compte ameli un programme de coaching en ligne « personnalisé », nommé Santé active. Il s’agit d’un service de prévention primaire au long cours (3 mois en moyenne), précise le directeur général de l’Assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem, avec des modules portant sur la nutrition, le dos et le cœur.

L’objectif est d’aider les assurés volontaires à respecter des règles hygiéno-diététiques et à corriger leurs comportements dans la durée (repères, conseils pratiques, exercices physiques, jeux...). L’extension de ce coaching au sevrage tabagique est envisagée pour 2015. « C’est un peu novateur, concède Frédéric van Roekeghem, mais en réalité nous sommes en retard par rapport à de nombreux pays. »

• Et les médecins ?

La CNAM creuse le sillon de l’accompagnement des assurés avec une méthode éprouvée : expérimentation, évaluation puis généralisation. Pour autant, les médecins traitants ont souvent affiché leur agacement, et même leur exaspération, face à des services conçus et pilotés par la CNAM (où le retour d’information fait parfois défaut).

Un des objectifs des négociations interprofessionnelles sur la rémunération du travail en équipe était de réintégrer certains services en santé et programmes d’accompagnement dans le cadre conventionnel. À l’évidence, l’échec de ces négociations n’empêche pas la CNAM de poursuivre sa stratégie.

Cyrille Dupuis

Source : lequotidiendumedecin.fr