Entre 2003 et 2010, la part des hommes infectés par le VIH lors de rapports homosexuels a progressé de 7 à 14 % chez les moins de 25 ans. Publié dans le BEH, le dernier « Net Gay Baromètre » met en exergue un changement tangible du mode de vie et des comportements sexuels des jeunes homosexuels et bisexuels qui les expose autrement au risque de transmission du VIH.
Mené en 2009 auprès de 24 292 hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et fréquentant les 9 principaux sites de rencontres gay, ce deuxième baromètre (après celui de 2004) montre que les jeunes de 18 à 25 ans (17 % de la cohorte) se sont tout d’abord appropriés les messages de prévention et d’incitation au dépistage du VIH. Plus de la moitié des moins de 25 ans (53,9 %) déclare avoir réalisé un test de dépistage au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête (contre 40 % pour les plus de 25 ans). « Semblant moins attirés par les rencontres sexuelles anonymes », les jeunes répondants du baromètre font état de « moins de partenaires occasionnels que leurs aînés » et s’avèrent « plus souvent installés dans une relation stable et durable », soulignent les trois auteurs de l’étude*.
D’une manière générale, ces jeunes restent a priori à distance de certains codes et modes de vie homosexuels - moindre fréquentation des réseaux sexuels gays, moindre consommation de produits visant à améliorer les performances ou sensations sexuelles (sildénafil, poppers, GHB/GBL…).
Plus stables mais plus vulnérables
L’une des formes de vulnérabilité chez ces 18-25 ans émane d’une moindre diffusion des gestes préventifs au sein des relations stables. Les jeunes participants au baromètre sont en effet « moins nombreux que leurs aînés à se protéger dans leurs rapports anaux avec des partenaires stables dont ils ne connaissent pas forcément le statut sérologique VIH ou dans des configurations de couples ouverts », indique l’étude. La prévalence VIH déclarée dans ce baromètre s’élève à 2,5 % chez les 18-25 ans contre 14,2 % chez les plus de 25 ans.
La prévention passe par Internet
Le baromètre met par ailleurs en avant la part importante des pratiques d’échanges sexuels contre rétribution chez les 18-25 ans (10,2 % contre 3 % chez les plus de 25 ans). La place spécifique d’internet en tant que vecteur de sociabilité chez ces jeunes homosexuels ou bisexuels suggère « la nécessité d’intégrer une dimension en ligne des programmes de prévention », considèrent les auteurs. « Aussi, les sites de rencontres en ligne pourraient développer une section adaptée aux besoins particuliers de ces jeunes en matière d’exploration sexuelle, de bien-être psychosocial et de prévention de la transmission du VIH/Sida et autres IST », ajoutent-ils.
* Alain Léobon (CNRS), Annie Velter (InVS) et Marie-Claude Drouin (Institut national de santé publique du Québec)
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