MARDI dernier, François Hollande décidait de « mettre fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande ». Le ministre démissionnaire, qui n’a cessé de clamer son innocence, n’a pas tenu longtemps après l’annonce de l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris, notamment pour des chefs de blanchiment de fraude fiscale.
Le communiqué du procureur de la République est éclairant car il couvre plusieurs volets de l’affaire.
S’agissant du document sonore révélé par « Mediapart », évoquant la détention d’un compte en Suisse, le résultat de l’analyse de la police scientifique « renforce l’hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu », lit-on dans le texte.
La question corollaire de l’origine des fonds sur ce compte éventuel est également posée d’emblée par le procureur de la République. Toujours selon le parquet de Paris, un des témoins interrogés lors de l’enquête préliminaire a assuré « qu’il lui avait été rapporté que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques ». Sur ces bases, une information judiciaire contre X a été ouverte pour « perception par un membre d’une profession médicale d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale, blanchiment et recel de ce délit ».
Présomption d’innocence.
Chirurgien de formation, Jérôme Cahuzac a rejoint en 1988 le cabinet de Claude Evin, ministre des Affaires sociales, jusqu’en 1991. À ce poste, il a notamment été son conseiller technique pour les questions relatives au médicament. À cette époque, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un médicament et son admission au remboursement étaient décidées au sein d’une division du ministère, et non par une agence indépendante. Après cette expérience de cabinet ministériel, selon plusieurs médias, la création de « Cahuzac Conseil » lui permet de déployer une activité de consultant notamment pour l’industrie pharmaceutique.
C’est donc logiquement que l’instruction devrait s’employer à faire la lumière sur ces liens et contrats passés.
La justice se penchera sur l’activité de Jérôme Cahuzac au ministère des Affaires sociales puis au sein de sa société de conseil. À un journaliste du « Monde », Jérôme Cahuzac s’était lui-même confié, lors de l’ouverture de l’enquête préliminaire. « Je suis dans une lessiveuse épouvantable. On m’attaque sur mes compétences, sur mes liens avec Pfizer, et sur le fait que j’ai gagné de l’argent (...). C’est vraiment dur ». Sa ligne de défense n’a pas changé. ll ne possède aucun compte à l’étranger, « ni en Suisse, ni ailleurs », et n’en a jamais possédé.
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