Diplômée de la faculté de médecine de Lille en 2004, la Dr Anne-Lise Hachulla effectue son internat en radiologie thoracique au sein de cette ville du Nord de la France. En 2012, elle change de pays pour suivre son mari ayant bénéficié d'une mutation à Lausanne. « Lorsque je suis arrivée en Suisse, j'ai facilement obtenu un poste au sein des hôpitaux universitaires de Genève. J'ai ainsi pu poursuivre ma carrière hospitalo-universitaire », indique la Dr Hachulla.
Des équipements de pointe
« J'ai été agréablement surprise, car les hôpitaux suisses sont très bien dotés en équipements de dernière génération (IRM, scanner, échographie, logiciels de post-processing) mais aussi en matériel de radiologie interventionnelle, confie la Dr Hachulla. Ceci est très confortable et motivant pour nos projets de recherche ».
Exercer la radiologie dans un CHU en Suisse n'a toutefois pas uniquement des avantages. L'évolution des carrières hospitalo-universitaires est plus lente. « Les thèses de doctorat en médecine et sciences (PhD) sont souvent plus difficiles et contraignantes qu'en France. Le titre de professeur en radiologie s'obtient sur une plus longue période d'exercice », précise la Dr Hachulla.
Autre inconvénient : en Suisse, les carrières s'établissent au sein de chaque canton et ne sont pas toujours reconnues dans l'ensemble du pays. « Si je change de canton, je risque de perdre mon prochain titre de Privat-docent, l’équivalent de l'habilitation à diriger des recherches (HRD) en France », déplore la Dr Hachulla.
Exergue : « J’ai la chance de bénéficier des ressources nécessaires qui me permettent de mener à bien des projets de recherche dans des conditions optimales »
D'ici cinq ans, cette radiologue française spécialisée en imagerie cardiovasculaire et radiologie thoracique espère obtenir le titre de professeur. « Je ne souhaite pas retourner en France, car le changement de structure m’obligerait à repartir presqu’à zéro professionnellement, ce que j’ai déjà vécu il y a 5 ans. De plus, je suis régulièrement en contact avec mes confrères hospitaliers français qui se plaignent des restrictions budgétaires entrainant un manque crucial de moyens humains et matériels. En Suisse, j’ai la chance de bénéficier des ressources nécessaires qui me permettent d'effectuer une pratique clinique de pointe et de mener à bien des projets de recherche dans des conditions optimales », affirme le Dr Hachulla.
Entretien avec la Dr Anne-Lise Hachulla, CHU Genève (Suisse)
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