L’ANCIEN PREMIER MINISTRE socialiste affirme que le gaz de Lacq a été obtenu par la fracturation hydraulique, ce qui est contesté par les experts. Dans le sud-ouest, le gaz était à portée de la main et c’est un forage superficiel qui nous l’a fait découvrir. François Fillon, dans des propos tenus mardi, estime qu’il faut rouvrir le dossier et que, si les contrats avec les sociétés pétrolières portant sur l’exploitation des gaz de schiste ont été annulés, c’est parce qu’il n’y avait pas de majorité en faveur d’une technique, la fracturation hydraulique, dangereuse pour l’environnement, plus particulièrement pour les nappes phréatiques. M. Fillon a changé d’avis : « La France, dit-il, ne peut pas avoir peur de tout ».
Une opposition redoutable.
Les Français sont très sensibles aux menaces qui pèsent sur l’environnement, d’autant qu’il existe un parti, EELV, qui n’omet jamais de les rappeler. Le sujet n’est plus industriel ou commercial, il est devenu politique. Il n’est pas question de négliger un danger écologique tel que, sous le prétexte de produire nous-mêmes notre propre énergie, nous en arrivions à détruire notre approvisionnement en eau. Ce serait se tirer une balle dans le pied. À noter que l’interdiction d’exploitation en France porte spécifiquement sur la fracturation hydraulique. Il appartient aux compagnies pétrolières de mettre au point et de proposer une technique fiable et non polluante, ce qui placerait le débat dans un contexte plus équilibré, entre défenseurs de notre politique énergétique et de notre croissance et défenseurs de l’environnement.
Avec les Verts, on a affaire à forte partie. Leur détermination à empêcher la réalisation d’un aéroport international dans la région de Nantes, projet cher au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et la répression assez brutale qui s’ensuit montrent deux choses : la première est que le pouvoir socialiste est plus soucieux d’assurer le développement économique que de faire du respect de l’environnement l’alpha et l’oméga de sa politique industrielle ; la seconde est qu’il ne peut adopter les instruments de la croissance sans entrer en conflit avec sa propre coalition gouvernementale. Deux ministres EELV, Cécile Duflot et Pascal Canfin, siègent dans le gouvernement.
UNE PROBABILITE D’INDEPENDANCE ENERGETIQUE
Ce qui fait réfléchir la gauche et la droite, c’est le formidable succès des gaz de schiste aux États-Unis, dont l’Agence internationale de l’énergie dit qu’ils deviendront autosuffisants, sinon exportateurs, pas plus tard qu’en 2020, qu’ils ont déjà créé 600 000 emplois en exploitant gaz et pétrole de schiste, que leur balance commerciale commence ainsi à se redresser et que l’énergie nationale entre pour une part non négligeable dans la production intérieure brute (PIB). Il se trouve que nous avons un commerce extérieur déficitaire de quelque 75 milliards d’euros, qui, certes, s’explique par l’insuffisance de nos exportations ayant une forte valeur ajoutée, mais aussi parce que notre facture énergétique est très élevée. La grande erreur a été commise par le gouvernement précédent. En abolissant la fracturation hydraulique, il a jeté le discrédit sur le gaz et l’huile de schiste. C’est devenu un tabou. Soulever la question des chances industrielles offertes par une exploitation de cette source d’énergie, que nous possédons en abondance, c’est, littéralement, prononcer un blasphème. Cela semble nous interdire de peser les avantages et les inconvénients ou de supprimer les inconvénients en mettant au point une procédure d’exploration et d’exploitation qui ne causerait aucun dommage à l’environnement. La position des écologistes est claire : de toute façon, nous n’avons besoin ni de fuel ni de gaz. Nous devons passer immédiatement aux énergies renouvelables, le vent, le soleil, et miser sur l’électricité. Cela nous a conduits déjà à envisager la suppression à long terme du nucléaire et à condamner la centrale de Fessenheim sans avoir défini les moyens par lesquels nous allons compenser le gap énergétique que nous allons créer de la sorte.
L’étude de l’Agence internationale de l’énergie américaine remet en cause la prévision d’une Chine dont le PIB rejoindrait celui des États-Unis en 2020. À noter que la Chine ne fournit pratiquement aucun effort en direction de la protection de l’environnement tandis que les États-Unis, même s’ils se sont lancés assez sauvagement dans l’exploitation du gaz de schiste, investissent beaucoup dans les énergies renouvelables. Il serait temps de réfléchir à l’avenir que nous voulons pour la France et pour l’Europe.
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