AIDANTS, unissez-vous ! Et les aidants s’unissent. La MACIF a organisé des états généraux, les premiers du genre, consacrés aux aidants. Plus exactement aux aidants ET aux aidés. L’événement était d’ailleurs parrainé par le généticien Axel Kahn, qui s’est exprimé sur le thème « Aidant aidés réciprocité ».
Ces états généraux ont aussi été l’occasion de remettre aux parlementaires présents un manifeste, « SOS Aidants », qui, au travers de 15 propositions, réclament la mise en place d’un plan triennal pour les aidants.
2 000 témoignages.
Pendant 18 mois, la MACIF a étudié le vécu des aidants, leurs besoins, leurs attentes, en lançant d’abord une enquête nationale à l’été 2009 puis en allant à la rencontre de 2 000 d’entre eux dans toutes les régions de France. C’est à partir de leurs témoignages qu’a été conçu le Manifeste, qui a déjà recueilli plus de 2 500 signatures.
La première priorité exprimée dans le manifeste, c’est d’améliorer les conditions de vie des aidants, en développant notamment des solutions d’aménagement du temps de travail ou de télétravail et en facilitant leur retour à l’emploi lorsque le besoin d’aide diminue. Par ailleurs, il semble qu’il y ait un manque d’information, il faut donc faciliter leur accès aux dispositifs d’aide existants, ce que pourrait permettre une plateforme d’information unique.
Les aidants ont également besoin que l’on soulage leur quotidien et sont très demandeurs de solutions de répit temporaire, de jour comme de nuit, qui soient financièrement (et géographiquement) accessibles par tous. Le manifeste évoque également des mesures qui leur permettraient de gérer des situations critiques, ponctuelles, comme l’hospitalisation d’un aidant par exemple.
Dans les autres priorités, il y a aussi celle de rompre l’isolement des aidants, en leur proposant des groupes de parole au sein desquelles les situations d’épuisement pourraient être mieux cernées. Les signataires du manifeste demandent aussi la préservation de la dignité des personnes aidées et proposent une charte qui cadrerait l’usage des nouvelles technologies au domicile, ceci en vue de garantir le respect de leur intimité. Ils demandent encore la reconnaissance du savoir-faire des aidants. Ce qui passerait entre autre par le financement de programmes de recherche en sciences humaines et sociales et dans un autre temps de renforcer la professionnalisation des intervenants. Ils souhaitent ainsi la valorisation des filières des métiers de l’aide et la garantie des services rendus aux personnes « fragilisées » en labellisant les services. Enfin, ils souhaitent une meilleure coordination des dispositifs existants et leur adaptation aux « territoires de vie ».
Dépendance mal anticipée.
La comédienne Sandrine Bonnaire est venue témoigner de son engagement auprès de sa sœur Sabine, jeune femme autiste. « La réponse sociale est déficiente. Les hôpitaux sont des lieux de soin, pas de vie. Ce n’est pas normal que les familles soient obligées de créer des associations, ce n’est pas juste. » La députée UMP Bérengère Poletti (sage-femme de formation) a reconnu le besoin évident de mieux informer les aidants. Mais aussi les médecins traitants, peu au fait des dispositifs disponibles. Pour sa part, Martine Billard, député Gauche démocrate républicaine, estime que l’« on a assez peu anticipé les conséquences du vieillissement et de la dépendance, quel que fut le gouvernement ». Vaste chantier, dont vient de s’emparer le président de la République.
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