Pour améliorer la prise en charge de l’ostéoporose, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille met en place à l’hôpital Sainte-Marguerite, une filière de soins consacrée à la fragilité osseuse : le CReDO (Centre de référence de l’ostéoporose). Il compte s’appuyer sur les médecins généralistes.
Quelque 400 000 personnes souffriraient d’ostéoporose en région PACA. Mais cette maladie, qui atteint les personnes de plus de 50 ans et en priorité les femmes, n’en est pas moins sous-diagnostiquée et sous-traitée. Alors qu’une personne sur quatre décède dans l’année qui suit une fracture ostéoporotique de l’extrémité supérieure du fémur, moins de 30 % de ces patients bénéficient d’un dépistage et d’une prise en charge de l’ostéoporose à la suite de cette fracture. « C’est ce constat qui nous a amenés à mettre en place ce centre de référence cette année », explique le Dr Sophie Trijau, rhumatologue au sein du service du Pr Pierre Lafforgue.
Relais avec les généralistes
Le CreDO, Centre de référence de l’ostéoporose, s’appuie sur une infirmière coordinatrice, Silvana Basso, et différents médecins référents pour organiser le diagnostic, proposer une prise en charge médicamenteuse et renseigner les professionnels de santé sur les traitements qui en découlent. « Les patients qui souffrent d’une fracture ostéoporotique arrivent aux urgences, ou directement dans un service hospitalier. Ils sont signalés à notre infirmière coordinatrice », explique le Dr Trijau. Un tiers des patients se trouvent en rhumatologie, deux tiers en gériatrie avec le service du Pr Patrick Villani. « Nous les voyons une ou deux fois pour établir le diagnostic et mettre en place le traitement adapté », poursuit-elle. Toujours en lien avec le médecin traitant. « Nous leur passons le relais. Les patients ne reviennent plus alors consulter qu’une fois par an. Nous avons besoin de mettre en place un réseau ville hôpital très fiable », insiste la rhumatologue.
Les médecins généralistes sont donc sollicités en priorité pour travailler sur la prévention primaire de l’ostéoporose et sur la prévention secondaire après fracture. « Ce qui est ennuyeux avec cette maladie, précise le Dr Trijau, c’est que souvent les personnes pensent que ce n’est pas grave et ne prennent pas leur traitement comme il le faudrait. Un bon relais avec les généralistes permet de sensibiliser les patients à cette continuité indispensable à la prise de ce traitement. »
Une réunion d’information a déjà eu lieu mercredi dernier, dans le cadre de la Journée mondiale de l’ostéoporose. Mais d’autres vont être programmées pour améliorer ce réseau ville-hôpital nécessaire au bon fonctionnement du CreDO.
Renseignements : hôpital Ste-Marguerite à Marseille, 04.91.74.42.03
ENCADRE
Une campagne « coup de poing »
L’Association française de lutte anti-rhumatismale (AFLAR)* lance une campagne pour alerter le public et les autorités de santé sur l’urgence d’une meilleure prise en charge de l’ostéoporose. Une campagne « coup de poing » qui entend clamer : « Non, l’ostéoporose n’est pas une maladie bénigne » ; « Non, l’ostéoporose n’est pas une fatalité et doit être dépistée » ; « Non les patients ne disposent pas de toutes les alternatives thérapeutiques ». Un appel à témoigner et un manifeste ont été mis en ligne sur le site conçu pour la campagne : www.osteoporosepasdaccord.org.
* L’association qui regroupe patients, associations et professionnels de santé, est présidée par le Dr Laurent Grange (rhumatologue à Grenoble) ; le Pr Gérard Chales (CHU de Rennes) en est le vice-président.
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