Les Français bénéficiant de soins dentaires dans un pays étranger sont de plus en plus nombreux. Un véritable phénomène de société lié – en grande partie – à la mondialisation et au mauvais remboursement en France. Explications du Dr Gérard Dupeyrat, stomatologue et implantologue, président de l’Institut Visage Sourire, à Paris.
Avec la crise, la mondialisation et les déremboursements successifs survenus ces dernières années, les patients sont tentés de consulter une multitude de praticiens – pour trouver le meilleur rapport qualité-prix – avant de se faire soigner. Certains n’hésitent pas à tenter l’expérience des soins à l’étranger pour bénéficier de tarifs plus compétitifs qu’en France. « La mentalité des patients a beaucoup changé : il y a encore une dizaine d’années, ces derniers étaient suivis par les mêmes praticiens (médecin généraliste, dentiste, ophtalmologue...) sur le long terme. Les patients avaient confiance en ces professionnels qui connaissaient bien leur famille, leur histoire, leur personnalité. Aujourd’hui, ils sont devenus "nomades" : ils n’hésitent pas à prendre rendez-vous avec plusieurs médecins pour comparer les devis et les prestations », souligne le Dr Gérard Dupeyrat.
D’après ce stomatologue-implantologue, le nomadisme dentaire serait la conséquence d’une baisse de confiance des patients vis-à-vis du corps médical. Mais aussi du comportement des médecins eux-mêmes. « Certains professionnels de santé cherchent à se protéger en multipliant les examens complémentaires ou en adressant leurs patients à d’autres spécialistes. Chacun se renvoie la balle et au final, le patient consulte parfois 5 ou 6 médecins avant de pouvoir être soigné. Les problèmes économiques des ménages et les délais d’attente pour une consultation (plusieurs mois parfois, à l’hôpital) expliquent également que les patients préfèrent parfois se faire soigner dans un pays étranger où ils peuvent obtenir un rendez-vous plus rapide qu’en France et des prix "low cost", bien moins élevés qu’en France », précise le Dr Dupeyrat.
Des précautions indispensables
En matière de soins dentaires, les patients ont vu leur couverture sociale chuter ces dernières années. Beaucoup de traitements dans le domaine odontostomatologique (tels que la chirurgie parodontale) sont devenus hors nomenclature. Ce qui explique que les patients ne sont plus pris en charge, ni par la Sécurité sociale, ni par les mutuelles. « Il y a encore une dizaine d’années, ces actes pouvaient être refusés par la Sécurité sociale, mais ils bénéficiaient d’une codification. Et pouvaient donc prétendre à une prise en charge par les mutuelles », note le Dr Dupeyrat.
Aujourd’hui, il paraît logique que les patients soient tentés de comparer les prix, voire de se faire soigner à l’étranger. Mais ce comportement n’est pas sans risques : « Selon les pays, la qualité des praticiens et des prestations peut varier du tout au tout. Avant d’opter pour des soins à l’étranger, les patients doivent prendre quelques précautions essentielles. Ils doivent notamment demander un devis précis sur la totalité des prestations, se renseigner sur la fiabilité, la traçabilité des matériaux utilisés et sur le praticien auprès du conseil de l’ordre du pays en question (s’il existe). Mais aussi, obtenir des informations sur la gestion des complications médicales et sur les garanties en cas de séquelles », indique le Dr Dupeyrat.
Enfin, sans partir à l’étranger, de plus en plus de patients français font preuve de nomadisme lorsqu’ils souhaitent se faire blanchir les dents. « Les bars à sourire ont le vent en poupe. Or les employés de ces bars n’ont pas le droit de toucher les clients car ils ne sont ni dentistes, ni stomatologues : leur assistance est uniquement verbale. Par ailleurs, ces derniers ne sont pas qualifiés pour apprécier une contre indication temporaire ou définitive à un blanchiment (gingivites, parodontopathies, mylolyses...). J’incite donc les patients à être prudents : avant de fréquenter les bars à sourire, mieux vaut qu’un médecin ou un dentiste vérifie qu’ils ne souffrent pas de pathologies dentaires », conclut le Dr Dupeyrat.
Les Français bénéficiant de soins dentaires dans un pays étranger sont de plus en plus nombreux. Un véritable phénomène de société lié – en grande partie – à la mondialisation et au mauvais remboursement en France. Explications du Dr Gérard Dupeyrat, stomatologue et implantologue, président de l’Institut Visage Sourire, à Paris.
Avec la crise, la mondialisation et les déremboursements successifs survenus ces dernières années, les patients sont tentés de consulter une multitude de praticiens – pour trouver le meilleur rapport qualité-prix – avant de se faire soigner. Certains n’hésitent pas à tenter l’expérience des soins à l’étranger pour bénéficier de tarifs plus compétitifs qu’en France. « La mentalité des patients a beaucoup changé : il y a encore une dizaine d’années, ces derniers étaient suivis par les mêmes praticiens (médecin généraliste, dentiste, ophtalmologue...) sur le long terme. Les patients avaient confiance en ces professionnels qui connaissaient bien leur famille, leur histoire, leur personnalité. Aujourd’hui, ils sont devenus "nomades" : ils n’hésitent pas à prendre rendez-vous avec plusieurs médecins pour comparer les devis et les prestations », souligne le Dr Gérard Dupeyrat.
D’après ce stomatologue-implantologue, le nomadisme dentaire serait la conséquence d’une baisse de confiance des patients vis-à-vis du corps médical. Mais aussi du comportement des médecins eux-mêmes. « Certains professionnels de santé cherchent à se protéger en multipliant les examens complémentaires ou en adressant leurs patients à d’autres spécialistes. Chacun se renvoie la balle et au final, le patient consulte parfois 5 ou 6 médecins avant de pouvoir être soigné. Les problèmes économiques des ménages et les délais d’attente pour une consultation (plusieurs mois parfois, à l’hôpital) expliquent également que les patients préfèrent parfois se faire soigner dans un pays étranger où ils peuvent obtenir un rendez-vous plus rapide qu’en France et des prix "low cost", bien moins élevés qu’en France », précise le Dr Dupeyrat.
Des précautions indispensables
En matière de soins dentaires, les patients ont vu leur couverture sociale chuter ces dernières années. Beaucoup de traitements dans le domaine odontostomatologique (tels que la chirurgie parodontale) sont devenus hors nomenclature. Ce qui explique que les patients ne sont plus pris en charge, ni par la Sécurité sociale, ni par les mutuelles. « Il y a encore une dizaine d’années, ces actes pouvaient être refusés par la Sécurité sociale, mais ils bénéficiaient d’une codification. Et pouvaient donc prétendre à une prise en charge par les mutuelles », note le Dr Dupeyrat.
Aujourd’hui, il paraît logique que les patients soient tentés de comparer les prix, voire de se faire soigner à l’étranger. Mais ce comportement n’est pas sans risques : « Selon les pays, la qualité des praticiens et des prestations peut varier du tout au tout. Avant d’opter pour des soins à l’étranger, les patients doivent prendre quelques précautions essentielles. Ils doivent notamment demander un devis précis sur la totalité des prestations, se renseigner sur la fiabilité, la traçabilité des matériaux utilisés et sur le praticien auprès du conseil de l’ordre du pays en question (s’il existe). Mais aussi, obtenir des informations sur la gestion des complications médicales et sur les garanties en cas de séquelles », indique le Dr Dupeyrat.
Enfin, sans partir à l’étranger, de plus en plus de patients français font preuve de nomadisme lorsqu’ils souhaitent se faire blanchir les dents. « Les bars à sourire ont le vent en poupe. Or les employés de ces bars n’ont pas le droit de toucher les clients car ils ne sont ni dentistes, ni stomatologues : leur assistance est uniquement verbale. Par ailleurs, ces derniers ne sont pas qualifiés pour apprécier une contre indication temporaire ou définitive à un blanchiment (gingivites, parodontopathies, mylolyses...). J’incite donc les patients à être prudents : avant de fréquenter les bars à sourire, mieux vaut qu’un médecin ou un dentiste vérifie qu’ils ne souffrent pas de pathologies dentaires », conclut le Dr Dupeyrat.
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