LA GUÉRISON de sœur Marie-Simon-Pierre, aujourd’hui âgée de 50 ans, religieuse de la communauté des petites sœurs des maternités catholiques de Puyricard, dans le diocèse d’Aix-en-Provence, guérison « soudaine, totale et médicalement inexpliquée » est non seulement, pour les instances de l’église catholique, un miracle, mais c’est aussi un cas sans précédent : « À ma connaissance, indique au "Quotidien" le Dr Alessandro de Franciscis, directeur depuis 2009 du bureau médical des vérifications de Lourdes (BML) et président de l’AMIL (Association médicale internationale de Lourdes), c’est la première fois qu’est reconnue comme miraculeuse une guérison de la maladie de Parkinson. »
Pour ce pédiatre napolitain de 55 ans, nommé à Lourdes en avril 2009, « des tendances s’observent statistiquement sur les pathologies qui ont fait l’objet d’un miracle, 67 au total depuis la création du bureau médical, en 1884 ; au XIXe siècle, on relevait principalement des maladies infectieuses, la première moitié du XXe a surtout enregistré des cancers et, plus récemment, ce sont les maladies dégénératives qui viennent en tête du thermomètre épidémiologique des miracles à Lourdes. » Depuis sa prise de fonction, le Dr de Franciscis précise qu’il a enregistré 71 guérisons dites « constatées », à partir des déclarations volontaires et spontanées effectuées auprès de lui par des patients qui estiment que les changements survenus dans leur état de santé sont dus à Notre-Dame de Lourdes. « Aucun Parkinson parmi eux, souligne-t-il, ni, à ma connaissance dans les miracles reconnus jusqu’à présent par l’Église, que ce soit à Lourdes ou ailleurs. C’est un élément qui ajoute au caractère extraordinaire de cette guérison. »
Trois médecins.
Si le BML obéit à des règles de transparence (identité des médecins, contenu du dossier médical), celles-ci ne s’appliquent pas à la congrégation pour la cause des saints, dont la création et les statuts remontent à 1588 (sous l’appellation de congrégation des rites) ; à sa tête, le préfet, le cardinal Angelo Amato, a saisi en 2009 le Pr Patrizio Polisca, cardiologue de 56 ans, président de la commission médicale de la congrégation, vice-directeur des services de santé de la Cité du Vatican et médecin personnel du pape. Assisté de deux consultores qu’il a choisis parmi un réseau de collaborateurs selon leurs spécialités, mais dont les noms n’ont pas été rendus publics, celui-ci a étudié et validé le dossier transmis à Rome par l’archevêque d’Aix-en-Provence, Mgr Christophe Dufour, le titulaire du diocèse où le miracle s’est accompli. C’est ce prélat qui a fait réaliser les examens qui ont attesté « la disparition totale des symptômes, l’absence de séquelles comme de rechutes ».
Selon les déclarations de sœur Marie-Simon-Pierre (« le Quotidien » du 2 avril 2007), c’est deux mois après le décès de Jean Paul II, le 2 avril 2005, que la guérison aurait eu lieu. La maladie avait été diagnostiquée en juin 2001 et la patiente se voyait « diminuer de jour en jour », handicapée au point de ne plus pouvoir écrire. Le 2 juin, elle demandait à sa supérieure de la décharger de son emploi d’infirmière surveillante en néonatalogie à la Maternité catholique de Provence. Le lendemain, raconte-t-elle, « je me suis réveillée à 4 h 30, d’un bond, je me suis sentie complètement transformée, je n’étais plus la même intérieurement. C’est difficile à expliquer, trop fort, trop grand, un mystère. » Elle descend prier, « envahie d’une grande paix ». À 6 heures, elle marche pour rejoindre les autres sœurs : « Je me suis aperçue que mon bras gauche balançait, je suis arrivée rayonnante. » C’est sa semaine de lecture, elle va à l’ambon – « Intérieurement j’étais persuadée que j’étais guérie » –, son visage est transformé, lui diront les religieuses. À l’une, elle montre sa main gauche : « Regarde, elle ne tremble plus. Jean-Paul II m’a guéri. »
La commission médicale romaine a conclu à la guérison inexpliquée de la maladie après la levée des doutes d’un de ses membres sur le diagnostic, une autre atteinte neurologique pouvant présenter des symptômes plus ou moins analogues, mais réversibles (« le Quotidien » du 11 janvier). Le décret de reconnaissance du miracle a été publié aussitôt, dernier acte la procédure accélérée avant la célébration, le 1er mai, de la béatification de Karol Wojtyla.
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