LE PRÉSIDENT avait pourtant adopté une démarche subtile et sincère en prononçant le 7 novembre, lors du lancement du centenaire de la Grande Guerre, des mots qui sonnaient vrai. Il a exalté le patriotisme, qui ouvre à chaque citoyen la voie la plus bénéfique à la communauté nationale, par opposition au nationalisme, chaudron ou bouent la haine, l’intolérance et la xénophobie. La guerre, affreuse épreuve qui décime un peuple, comme instrument du rassemblement.
Un crime de lèse-président.
Avec, en filigrane, une très bonne leçon pour aujourd’hui, celle que le chef de l’État ne pouvait invoquer que par allusion : « Nous en avons connu d’autres, nous avons subi d’effroyables expériences qui n’ont jamais réussi à briser notre unité, nous nous sommes redressés comme un seul homme quand tout semblait perdu. Et aujourd’hui, nous ne serions pas capables de nous solidariser contre une crise économique ? » Il y a beaucoup de vérité dans cette analyse. Il y a l’idée que, à la faveur de ce climat de mécontentement, de grogne et de révolte, une forte dose d’hypocrisie suinte du désordre. Ce ne sont pas toujours les plus atteints qui hurlent le plus. Les victimes sont remplacées par des relais, par des professionnels de la colère, des animateurs du chaos, des individus qui gèrent un agenda différent de celui qui servirait l’intérêt général et qui caracolent sur la crête des batailles de rue.
L’HOSTILITE A HOLLANDE EST DESORMAIS SYSTEMATIQUE
François Hollande pouvait légitimement espérer, comme tout président de la Ve République, que sa fonction, mise au service de l’Histoire et de la philosophie, suffirait, cette fois, à arrêter la vague toujours plus haute de la grogne. Il n’en a rien été, parce qu’une bande de nervis a décidé de s’en prendre au personnage, comme d’habitude, mais aussi à ce qu’il représente, sorte de crime de lèse-président qui aura indigné tous ceux qui défendent nos institutions. Fort heureusement, l’opposition a dénoncé l’épisode répugnant des Champs-Élysées. Fort heureusement, arrive un moment, dans la pire des crises où il faut comprendre que le remède ne doit pas être plus dangereux que le mal. Mais ce sursaut républicain n’enlève rien à la gravité de la crise politique, et non plus seulement économique et sociale, que le pouvoir semble incapable, malgré quelques efforts méritoires, de dénouer. Dans l’impopularité du président, on note un phénomène boule de neige : on en est au point où, quoi qu’il dise ou fasse, son action politique se retourne contre lui, tout simplement parce qu’une opposition massive, où évoluent avec délices gauchistes et fascistes toujours heureux d’aggraver les conflits, refuse systématiquement de lui concéder le moindre avantage. M. Hollande affirme que nous ne sommes pas parvenus au terme de l’expérience dans laquelle il a entraîné le pays tout entier, que l’on va bientôt en récolter les fruits, que demain, l’an prochain ou l’année d’après, notre ressentiment va s’atténuer et peut-être disparaître. Mais à son immense patience répond l’impatience populaire, celle des chômeurs, des pauvres, des ouvriers menacés ou anéantis par mille plans sociaux. Le pays ne peut plus attendre.
Il faut, bien sûr, se méfier, d’une solution radicale conçue et prise à chaud qui n’apporterait qu’un soulagement provisoire. Il n’empêche que la politique avance à coups de ces décisions spectaculaires qui impressionnent le peuple et qui, à défaut de le convaincre, le plonge dans un bain froid susceptible de calmer ses nerfs. Si François Hollande ne fait que lancer des appels au rassemblement, on ne se rassemblera pas. Ce n’est pas au moyen d’un leadership affaibli ou presque inexistant qu’il parviendra à réunir le peuple derrière son panache blanc. Sa nature profonde l’engage, même en ces temps de délitement politique, à ne rien faire, à subir en attendant des jours meilleurs, à espérer au lieu d’agir, à obtenir une reprise économique naturelle, inéluctable sous le prétexte que le soleil brille toujours après la tempête. Cependant, la crise a changé de nature. Elle est si profonde qu’elle commence à ronger nos institutions, soudain privées du respect qui aurait suffi à protéger le président. Il faut, plus qu’un coup d’éclat, un changement de programme. Comme Mitterrand en 1983, M. Hollande doit adopter un nouveau cap.
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