Julien est un gaillard de 19 ans qui joue au rugby depuis l’âge de 9 ans, mais son dernier match l’a laissé K.O après un contact un peu plus violent que d’habitude. « J’ai vu un flash, j’étais complètement sonné j’ai eu très mal et puis c’est passé. Comme je n’ai pas vraiment perdu connaissance, je suis rentré à la maison ; mais au bout de 48 heures de violents maux de tête et des nausées m’ont décidé à aller aux urgences », explique-t-il. Malgré un IRM normal, Julien est adressé à la consultation* des docteurs Pariente et Brauge au CHU. Ces neurologues et neurochirurgiens proposent en effet depuis janvier dernier une consultation spécifique pour tous les licenciés sportifs victimes de commotions cérébrales.
« Ce genre de chocs peut engendrer des séquelles qui ne sont pas visibles par l’IRM, décrit le neurochirurgien David Brauge. Ils s’accompagnent parfois de trous noirs, convulsions, états seconds... Jusqu’à présent on parlait de symptômes subjectifs du traumatisme crânien et l’on avait tendance à négliger de potentielles séquelles à long terme. »
Rugby, sports de combats....
Depuis deux ans déjà, ces spécialistes du cerveau faisaient partie d’un réseau de prise en charge des commotions cérébrales dans le cadre de la ligue régionale de rugby, et devant l’afflux de demandes, il leur est apparu évident d’ouvrir une consultation pour tous les licenciés sportifs au sein du CHU. « En dehors du rugby, les sports de combat, le ski, le hockey sur glace sont autant de disciplines susceptibles d’être concernées », précise David Brauge. Depuis son ouverture, la consultation de Purpan –la première de ce type en France- reçoit en moyenne 4 à 5 patients par mois, et devrait rapidement monter en cadence.
L’équipe est constituée d’une neuro-psychologue et de deux neurologues mais aussi d’un psychiatre et d’un médecin du sport et propose un vrai parcours de soins.
La première consultation devant la psychologue Johanne Le Men, sert à évaluer la sévérité du choc. « Je mesure à travers différents tests les troubles de l’attention, la diminution éventuelle des temps de réaction, la gestion de l’inhibition, la flexibilité à travers des exercices chronométrés », décrit-elle. Après un repos sportif de quelques jours à quelques semaines, les médecins définissent un plan de reprise progressif.
C’est aujourd’hui, après trois semaines sur les bancs de touche, que Julien saura s’il peut rejouer au rugby dimanche. « Il faut pour cela que la reprise progressive soit asymptomatique », prévient le Dr Brauge. Pour Julien, les premiers footings n’ont pas déclenché de maux de tête, ni de perte d’équilibre, il n’y a ni gêne au bruit, ni troubles de la vision. Les tests cognitifs aussi sont concluants. Verdict ? Bon pour la reprise !
*La consultation est ouverte à tous les licenciés sportifs, Tél. 05 61 77 93 59 ou par mail cs.commotionsport@chu-toulouse.fr
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