Résumons : dans nos cabinets de radiologie, nous avons, selon l’importance du site, entre 10 000 et 30 000 euros d’impayés. Notre seul interlocuteur est la Sécu ; et nos secrétaires, alors que l’on travaille à flux tendu, passent beaucoup de temps au téléphone et/ou sur internet pour recouvrer nos honoraires impayés. La situation n’est pas récente mais dans une période où nos bénéfices sont en chute, nous sommes las de faire le « banquier » de la Sécu ; nos comptables et banquiers commencent eux aussi à lasser…
Fin 2014, il manquait entre 700 et 1 200 radiologues en France. Si la profession était si rentable, y aurait-il une telle désertification ?
Dans la genèse du problème s’inscrit le sous-équipement des cabinets en matériels lourds (scanner IRM etc.) dont le nombre par habitant est de l’ordre de grandeur de celui de la Turquie, avec, comme corollaire, des listes d’attente qui s’allongent.
La généralisation du tiers payant va obliger beaucoup de cabinets qui sont à peine à l’équilibre à fermer car dans l’incapacité de recruter de nouveaux collaborateurs ; et les listes d’attente vont encore prendre de l’embonpoint. À ce non-sens économique, doublé d’une incompétence « crasse » vont s’ajouter des prises de retraite anticipées, car au moins à Paris, l’âge moyen des radiologues est proche de celui de la retraite, voire le dépasse.
Certes on ne peut pas tirer d’un cas particulier une généralité. Cependant la faculté de médecine de Paris a interrogé les 25 000 à 30 000 médecins d’Île de France âgés de 58 ans et plus et près de 100 % des confrères ont déclaré que le tiers payant était un casus belli et que sa mise en œuvre entraînerait une cessation anticipée d’activité.
Comme si cela ne suffisait pas, les « jeunes » ne veulent plus s’installer en libéral depuis 2 ou 3 ans malgré l’augmentation de numerus clausus... cherchez l’erreur.
Cela ressemble à la chronique d’une mort annoncée, avec non plus des déserts médicaux mais une absence complète de soignants avec 30 à 40 % de départs. Et comme l’on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre…
Bien entendu toutes les dérives que la morale réprouve seront au rendez-vous : dessous de table, médecine non plus à deux vitesses mais une pour les pauvres et une pour les riches, la déstructuration programmée de l’hôpital déjà bien avancée et cette liste n’est pas exhaustive.
Pour des socialistes qui prônent l’accès aux soins pour tous et qui proclament que l’enfer est pavé de bonnes intentions, c’est l’antithèse de la réalité et le comble du pyromane pompier, ou de l’arroseur-arrosé.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation