Plusieurs dizaines de chirurgiens-dentistes du sud de la France ont trouvé le temps long. Pendant deux à trois semaines, ils n'ont pas été payés pour des actes réalisés en tiers payant à des patients en CMU à cause d'un bug informatique.
« Nous avons été informés il y a deux à trois semaines, par un confrère du Vaucluse qui rencontrait un blocage avec ses feuilles de soins électroniques, pour des prothèses en CMU », explique le Dr Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD).
En effet, la CPAM du Vaucluse reconnaît un bug de grande ampleur dû à une mise à jour logicielle pour le traitement des factures, et ne peut reverser le paiement aux dentistes concernés. Un problème, confirmé par la Caisse nationale d'assurance-maladie, qui prend de l'ampleur dans les jours qui suivent, puisque 27 caisses locales sont impactées.
Inquiétude avant le tiers payant généralisé
« Le plus aberrant est qu'on nous a dit que les rejets ne pouvaient pas être traités manuellement », s'étonne le Dr Mojaïsky. « Pour certains dentistes, c'était compliqué. Par exemple, à Marseille, certains confrères ayant une forte patientèle CMU se sont retrouvés en difficulté financière », précise la présidente de la CNSD.
Depuis, le bug a été résolu et les dossiers ont été régularisés. Mais les chirurgiens-dentistes restent amers et craignent que cela ne se reproduise avec la généralisation progressive du tiers payant, l'année prochaine.
« Cela prouve bien qu'un seul bug peut entraîner de gros dysfonctionnements dans le tiers payant, même dans le cas de la CMU où tout roulait depuis des années », reprend Catherine Mojaïsky. « Et que les professionnels de santé paieront les pots cassés », regrette-t-elle. Voilà qui ne devrait pas rassurer les médecins déjà farouchement opposés au tiers payant.
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