«Le premier frein au développement de la greffe rénale à partir de donneurs vivants est logistique », souligne le Pr Lionel Rostaing. La greffe demande du temps et du personnel. Elle implique la présence d’infirmières de coordination, très sollicitées à toutes les étapes, tout comme les médecins. Elle mobilise également du temps chirurgical, humain et matériel puisque deux salles sont requises simultanément au bloc. Le bilan du donneur est réalisé sur deux ou trois jours, en hôpital de semaine, ce qui là encore bloque des lits. Les problèmes logistiques concernent bien sûr le laboratoire HLA, car les greffes ABO ou HLA incompatibles représentent environ la moitié de nos greffes rénales à partir de donneurs vivants. Ces dernières nécessitent une désimmunisation préalable, ce qui demande là encore du temps et du personnel.
«Une complexité d’autant plus grande que les greffes sont aujourd’hui élargies à des situations plus difficiles, avec par exemple des donneurs plus âgés », précise le Pr Rostaing.
L’éducation thérapeutique est le deuxième grand volet indispensable au développement de la greffe à partir de donneurs vivants. « Il faut une véritable culture du donneur vivant, que les médecins et les infirmières de dialyse en parlent aux patients », insiste le Pr Rostaing tout en reconnaissant qu’il n’y a pas de « recette miracle », mais juste une volonté de tous les acteurs.
«À Toulouse, nous sommes passés d’une dizaine de greffes à partir de donneurs vivants en 2011, à une trentaine en 2012, puis 51 l’an dernier. L’objectif est de 70 en 2014, expose le Pr Rostaing. Même si, pour des raisons logistiques, ce type d’activité n’est sans doute pas adaptable à des centres plus modestes, il est donc possible de développer ces greffes et faire aussi bien que d’autres pays ».
D’après un entretien avec le Pr Lionel Rostaing, hôpital Rangueil, Toulouse.
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