Stylo injecteur MSD : les associations de patients, impatientes, diffusent une vidéo d’apprentissage

Publié le 23/07/2012
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Crédit photo : PHOTOPQR/LA VOIX DU NORD

Trop lentes institutions. Le groupe interassociatif Traitements et recherche thérapeutique (TRT-5) diffuse sur son site internet une vidéo d’apprentissage sur le stylo injecteur ViraferonPeg, du laboratoire MSD France (filiale de l’américain Merck), dont la manipulation, particulièrement complexe, a fait l’objet d’une polémique en février dernier.

Mal employé, l’engin qui contient un interféron pégylé utilisé dans le traitement de l’hépatite C, souvent en association avec la ribavirine, se bloque facilement et risque de ne pas délivrer entièrement la dose, sans que le patient ou l’infirmière ne s’en aperçoive. La vidéo reprend toutes les étapes permettant de réaliser correctement l’injection. « La manipulation du stylo exige d’être très précise, or certains patients, peuvent mal s’injecter. C’est une perte de chance dans la lutte contre l’hépatite C », explique Éric Salat, membre de l’association « Actions traitements » et de TRT-5.

Militantisme

L’initiative n’est pas seulement pédagogique. Elle est aussi une critique à l’égard de l’inertie de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). « L’ANSM a demandé au laboratoire de communiquer à l’automne. C’est trop tard ! » dénonce Éric Salat. L’ancienne Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (AFSSAPS) avait confirmé dès février les dysfonctionnements du stylo injecteur et demandé aux patients de contacter leurs médecins. Mais ce n’est qu’en juin 2012 que l’Agence européenne du médicament (EMA), saisie par l’ANSM, a demandé à la firme MSD de simplifier les documents d’information et les notices d’utilisation, ainsi que de modifier la conception du stylo avant la fin de l’année.

Et il a fallu attendre ce mois de juillet pour que l’Agence française diffuse aux professionnels une notice d’information attirant l’attention sur le risque de mauvaise manipulation du stylo. « Nous mettons la pression à l’ANSM. Sa réorganisation est lente. En attendant, nous agissons », estime Éric Salat. La récente loi sur la sécurité sanitaire du médicament élargit aux patients et associations agréées la possibilité de lancer des alertes.

 COLINE GARRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr