Engagée dans plusieurs grandes opérations d’urbanisme et réaménagement de la ville, Strasbourg a décidé de les compléter par des « études d’impact sur la santé » (EIS).
Occupant une superficie de 75 hectares en bordure immédiate du Rhin, la « ZAC des Deux-Rives » est le premier secteur à avoir fait l’objet d'une telle étude. Comme le résume le maire de Strasbourg, Roland Ries, il s’agit de limiter aux mieux les conséquences qu’aura l’augmentation de la population de ce nouveau quartier sur la qualité de l’air respiré par les habitants, notamment en raison de l’accroissement de la circulation et des activités économiques dans cette zone.
Avec le EHESP de Rennes
En concertation avec les riverains et la ville, l’École des Hautes Etudes en santé publique (EHESP de Rennes) a donc mené une EIS sur le secteur, procédure déjà fréquente dans de nombreux pays étrangers mais novatrice en France, surtout pour un secteur aussi vaste. À l’issue de cette étude, financée par l’ARS du Grand Est pour un montant de 60 000 euros, l’EHESP a publié une série de recommandations qui seront prochainement soumises au Conseil municipal pour adoption dans le cadre du projet. Il s'agit par exemple d’éloigner les futurs équipements sportifs des sources d’émission des polluants, dont avant tout les axes routiers, ou de positionner les balcons des futurs immeubles à l’abri des façades les plus exposées au bruit. De même, le document accorde une large place à la qualité de l’air intérieur, aux déplacements non polluants et à la mise en place de parcours piétons et cyclistes.
Une quarantaine de recommandations
L’étude insiste ensuite sur l’importance du « verdissement » des espaces… tout en veillant à y implanter des essences locales et non allergisantes. Elle met aussi le doigt sur certaines sources ponctuelles de pollution, dont les barbecues, qui devraient par exemple être relocalisés sur les berges du Rhin. Au total, une quarantaine de recommandations, dont certaines peuvent sembler évidentes, alors que d’autres sont plus insoupçonnées, devraient permettre de compenser le renforcement de la densité du secteur tout en y améliorant la qualité de la vie et de l’environnement.
Comme le rappellent de plus les Drs Françoise Schaetzel et Alexandre Feltz, respectivement conseillère chargée de la santé environnementale et adjoint au maire chargé de la santé, la réalisation de cette étude, en lien avec les urbanistes et les aménageurs, a montré combien les enjeux sanitaires restent encore trop mal connus de ces derniers. Il serait donc utile, selon ces deux médecins, que ce type d’études sur la santé devienne aussi systématique, en matière d’aménagement, que le sont déjà les études d’impact sur l’environnement.
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