Alors que les indicateurs de la santé mentale des jeunes dépeignent toujours une génération en souffrance, Santé publique France (SPF) relance sa campagne de sensibilisation #JenParleA, commencée en juin 2021 et courant jusqu'en juin 2022. Depuis mars, elle s'enrichit d'une campagne d'affichage renvoyant vers le fil Santé Jeunes (0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9 heures à 23 heures), et de cinq épisodes de micro-trottoir « Et toi comment ça va ? » , élaborés par SPF en partenariat avec Purebreak et diffusés sur TikTok, Instagram et Facebook, donnant la parole à des jeunes évoquant leurs solutions lorsqu'ils vont mal. Avec un message : parler de son mal-être est essentiel pour se sentir soulagé.
« Les données recueillies sur l’année 2021 et début 2022 témoignent d’une augmentation des problématiques de santé mentale chez les adolescents en comparaison aux années précédentes. La crise sanitaire liée au Covid-19 a, semble-t-il, fragilisé une partie des adolescents », constate Enguerrand du Roscoät, responsable de l’unité santé mentale à SPF, justifiant la communication ciblée vers les adolescents. Une communication qui semble avoir trouvé un écho chez les jeunes, puisque le début de la campagne a été suivi d'une augmentation de 67 % du nombre de visites quotidiennes sur le site Fil Santé Jeunes et de 116 % de sollicitations par chat.
Des idées suicidaires et des angoisses plus fréquentes qu'avant crise
Selon le point épidémiologique sur la santé mentale de mars 2022, les passages aux urgences des 15-25 ans pour gestes et idées suicidaires restaient à des niveaux supérieurs à ceux de 2018-2020. Les passages pour troubles anxieux restent à des niveaux comparables à ceux de début 2021 : en semaine 9, ils ont augmenté chez les 11-14 ans, de 21 % (même si en termes d'effectifs, 34, cela reste faible), tandis que les passages pour troubles alimentaires sont en hausse de 44 % (soit +8 passages) chez les 0-10 ans et de 33 % (+4 passages) chez les 11-14 ans, et ceux pour troubles psychotiques chez les 0-14 ans de 67 % (+8 passages). Est aussi notable une hausse des passages pour intoxication éthylique chez les 18-24 ans (+17 % soit +63 passages).
Quant au réseau SOS Médecins, il rapporte, également en semaine 9, une augmentation des interventions pour angoisse chez les 18-24 ans (+17 % soit +27 actes). Santé publique France conclut en rappelant l'existence du numéro national de prévention du suicide, 3114, et de son site internet.
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