Une nouvelle fois le débat sur la santé des présidents français rebondit à la faveur d’une révélation de France Info. « François Hollande a été opéré de la prostate en février 2011 dans le plus grand secret, quelques semaines avant sa candidature à la primaire socialiste... Une intervention qui n’apparaît ni dans son agenda de l’époque, ni sur les bulletins présidentiels », a indiqué la radio.
Une information confirmée par l’Élysée qui dans un communiqué précise que l’actuel président de la République « a été hospitalisé quelques jours dans le service d’urologie du CHU Cochin pour une hypertrophie bénigne de la prostate ». À la suite de cette intervention « aucun suivi n’a été jugé nécessaire », indique encore le communiqué.
« Davantage de transparence », affirmait le candidat
Certes, à cette époque, François Hollande n’est ni président en exercice, ni le candidat officiel du parti socialiste. Un an plus tard cependant, répondant aux questions du « Quotidien » cette fois en tant que candidat, il indiquait avoir « été amené à souscrire un prêt auprès d’une banque » et avoir de ce fait « passé une visite médicale très complète pour fournir toute garantie ».
Évoquant les mandats de Georges Pompidou et de François Mitterand, il affirmait : « Les Français attendent sans doute davantage de transparence aujourd’hui ». Le futur président se disait alors favorable « à donner publiquement et régulièrement les informations liées à l’état de santé du chef de l’État » tout en estimant que le « respect de l’intimité du président... doit être garanti ». « Il est important que les Français aient confiance en la capacité de leur président à gouverner », précisait-il.
En juin 2012, il s’engageait à publier un bulletin de santé tous les six mois. Deux bulletins ont d’ailleurs été publiés le premier en juin 2012 et le second en mars 2013 dans lesquels son état de santé a été jugé « normal ».
De l’ordre de la vie privée
Réagissant à l’information, Jean-Marc Ayrault a estimé qu’il n’avait pas à « donner des informations qui relèvent de la vie privée ». Le premier ministre a aussi ajouté : « Il n’était pas président de la République quand il a eu cette petite opération bénigne. » Il a aussi rappelé que de nombreux de Français « sont confrontés à des problèmes de prostate à partir de la cinquantaine, c’est assez banal... Ne faut-il pas respecter ça ? Est-ce qu’on est toujours obligé d’étaler la vie privée ? », estimant qu’il existait là une « dérive ».
Le Pr Bernard Debré, chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin et député UMP a assuré que François Hollande ne « s’était pas caché » quand il avait subi cette opération. Tout en indiquant qu’il était « astreint au secret médical », le praticien qui a aussi fait partie de l’équipe qui avait opéré François Mitterrand d’un cancer de la prostate, explique : « Il n’y avait rien ! C’est comme si on disait : vous savez, François Hollande s’est fait opérer de l’appendicite à l’âge de 7 ans. Et alors ? »
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