Père à n’importe quel âge ? Le risque pour l’enfant d’être atteint de trisomie en cas de maternité tardive est bien connu. Une étude publiée dans la revue « Nature » montre que la paternité tardive pourrait être, elle aussi, liée à un risque pour l’enfant d’autisme ou de schizophrénie. « Nous avons été surpris de découvrir que l’âge du père était extrêmement important », souligne un des auteurs, Kari Stefansson. Plus les hommes sont âgés au moment de la procréation plus le nombre de mutations génétiques spontanées transmises à leur progéniture est élevé. De telles mutations qui n’existent ni dans le génome de la mère ni dans celui du père surviennent au cours de la formation des gamètes. Le fait qu’elles soient plus nombreuses chez l’homme et donc transmises plus fréquemment par les pères s’explique par le fait que la femme possède déjà à la naissance un stock défini d’ovules tandis que les spermatozoïdes sont constamment produits à partir de cellules souches avec un risque d’apparition de mutations à chaque division cellulaire.
Deux fois plus à 40 ans qu’à 20 ans
L’étude de K. Stefansson et coll., réalisée à partir de l’étude du génome de 78 familles islandaises (le père, la mère et l’enfant), confirme, pour la première fois, que ces mutations spontanées proviennent plus souvent du père (4 fois plus que la mère) et qu’elles sont plus nombreuses à mesure que l’âge de la paternité augmente. Pour chaque année supplémentaire du père à la naissance, environ deux mutations spontanées de plus sont observées chez l’enfant. Un homme de 36 ans en transmettra deux fois plus qu’un jeune de 20 ans. Si la plupart de ces mutations sont bénignes – elles sont même nécessaires à l’évolution de l’espèce –, certaines ont été impliquées par différentes études dans la survenue de pathologies, notamment de l’autisme. De même, des études épidémiologiques avaient déjà établi un lien entre l’âge du père à la conception et le risque d’autisme chez l’enfant.
Selon le Pr Stanislas Lyonnet (Université Paris-Descartes), spécialiste de génétique interrogé par l’AFP, l’étude islandaise « rapproche tous les faits connus jusqu’à présent et les mesure de façon fiable ». Et de conclure : « Contrairement à ce que pense le grand public, l’augmentation de l’âge à la procréation n’est pas un risque moindre pour les hommes que pour les femmes. »
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