Président de la branche généraliste de la CSMF (UNOF), le Dr Luc Duquesnel a réuni son comité directeur après la fin de l’examen en séance publique du projet de loi de Marisol Touraine. Manifestement, l’heure est au bras de fer avec les pouvoirs publics.
Échaudée par les « maigres avancées » obtenues sur le projet de loi, (« on a juste réussi à rendre le texte moins toxique », estime Luc Duquesnel), l’UNOF fait écho au mot d’ordre de « désobéissance civile » de la CSMF, sa maison mère. Le syndicat demande à ses adhérents de réserver demain au tiers payant un usage purement social, en le limitant aux seuls patients qui en ont vraiment besoin. Des affiches seront apposées dans les salles d’attente pour les prévenir. « Permettre aux riches de ne pas payer une consultation semble être un vrai marqueur de gauche », ironise le patron de l’UNOF.
Extension du domaine du DE
Les tarifs bloqués sont également dans le collimateur. « La seule possibilité de s’en sortir actuellement pour un généraliste de secteur I, c’est l’abattage », explique le Dr Duquesnel qui reconnaît avoir « une vision très noire » de la situation.
Le syndicat n’appelle pas à coter le C à 25 euros « parce que c’est inapplicable ». En revanche, si aucune négociation tarifaire ne s’ouvre d’ici au 15 mai, les praticiens seront invités à limiter strictement les motifs de consultation pour chaque acte. « Au-delà d’un motif de consultation, prévient Luc Duquesnel, nous demanderons aux patients de reprendre rendez-vous, ou d’accepter la majoration "DE" pour exigence particulière ».
L’UNOF appelle les généralistes à refuser les consultations lourdes rémunérées 23 euros. « Si le patient fait le choix d’une consultation longue, le tarif sera adapté au contenu de la consultation », prévient le leader syndical, assurant que les patients seront informés par un affichage dans les cabinets.
La menace du déconventionnement
Le patron de l’UNOF met en garde Marisol Touraine, accusé d’être « totalement déconnectée » et de servir aux médecins « un numéro d’illusionniste ». Il assure que « de plus en plus de généralistes envisagent le déconventionnement collectif ». Si l’UNOF ne soutient pas formellement cette menace, qualifiée de « bombe atomique qui dynamiterait la convention », son président estime que les médecins qui en sont partisans sont « tout à fait réfléchis ».
La grève administrative se poursuit, ainsi que celle de la télétransmission. Luc Duquesnel la voit durer : « On sait que quelques feuilles de soins papier quotidiennes par praticien suffisent à emboliser les caisses ».
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