C’est un bilan démographique marqué par les effets de l’épidémie de Covid-19 qu’a présenté le 19 janvier l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour l’année 2020. Selon les estimations arrêtées fin novembre 2020, 658 000 personnes sont décédées, soit 45 000 de plus qu’en 2019 (+ 7,3 %). « L’augmentation est particulièrement importante pour les personnes de 65 ans ou plus », avec une hausse de 8,3 % par rapport à 2019, est-il souligné.
Cet excédent de mortalité a été plus marqué lors de la première vague, entre mars et mai, et lors de la deuxième vague, à partir d’octobre. Au printemps, l'excédent s’est établi à 28 %, soit un taux moins élevé qu’en Espagne (70 %), en Italie (47 %), au Royaume-Uni ou en Belgique (43 %), mais supérieur à l’Allemagne (4 %).
« La hausse des décès constatée en France depuis la mi-octobre, avec un pic au cours de la première semaine de novembre, est nettement plus accentuée en Belgique, indique l’Insee. Selon les données disponibles début décembre 2020 (Eurostat), le surplus de décès depuis début octobre jusqu’à la troisième semaine de novembre est le plus élevé en Belgique (42 %), suivie de l’Espagne (26 %) et de la France (22 %) ; il est moindre au Royaume-Uni (11 %) et limité en Allemagne (moins de 5 %) ».
Un solde naturel le plus faible depuis 1945
Conséquence de cette surmortalité, l’espérance de vie à la naissance a reculé de 0,4 an (quasiment cinq mois) pour les femmes (85,2 ans) et de 0,5 an (6 mois) pour les hommes (79,2 ans), par rapport à 2019. « Cette baisse est deux fois plus marquée qu’en 2015 (respectivement – 0,3 an et – 0,2 an), où la grippe hivernale avait été très meurtrière », note l’Insee, rappelant la tendance au ralentissement des gains d’espérance de vie : « entre 2010 et 2019, soit avant 2020, les femmes avaient gagné 1 an contre 1,7 an entre 2001 et 2010 ; pour les hommes, les gains étaient de 1,7 an après 2,6 ans », est-il relevé.
Les espérances de vie à 60 ans et à 80 ans baissent dans des proportions similaires à l’espérance de vie à la naissance, par rapport à 2019, avec respectivement – 0,4 an pour les femmes (passant de 27,8 ans à 27,4 ans) et – 0,5 an pour les hommes (passant de 23,4 ans à 22,9 ans) ; et de - 0,3 an pour les femmes comme pour les hommes.
Autre impact du Covid-19 sur ce bilan démographique : le nombre de mariages s’est effondré de 34 % en 2020. Aucun changement de tendance en revanche du côté des naissances, dont le nombre diminue chaque année depuis 6 ans. En 2020, 740 000 bébés sont nés en France, soit 13 000 naissances de moins qu’en 2019 (- 1,8 %) et 79 000 naissances de moins qu’en 2014.
La conjonction entre la baisse des naissances et la hausse des décès conduit à un solde naturel très bas, le plus faible depuis 1945, à 82 000 contre 140 000 en 2019. La population a augmenté de 0,3 % en 2020 pour atteindre, au 1er janvier 2021, 67,4 millions d’habitants.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce