DIMANCHE, 98 patrons des plus grandes entreprises de France ont lancé à François Hollande un appel dans lequel ils lui demandent de procéder immédiatement à une baisse des charges sur les entreprises de 60 milliards et de trouver cet argent en diminuant les dépenses de l’État. Tous les ténors socialistes interpellés à ce sujet par les médias ont rejeté cet appel, à commencer par le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, qui estime qu’il est impossible de diminuer les charges sociales d’un montant aussi énorme. Sur la Cinq, dimanche soir, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, écartait une à une toutes les pistes qui permettraient de diminuer le coût du travail en France. Il a même jugé que le salaire n’entrait que dans une faible part dans le prix de revient d’un produit industriel.
La mesure exacte de la crise.
Du coup, on a bel et bien l’impression que rien ne sera fait dans l’immédiat pour réduire le déficit de notre balance commerciale qui a atteint les 70 milliards d’euros l’année dernière, que le pouvoir n’a pas pris l’exacte mesure de notre crise commerciale, ou qu’il continue à penser que le profond malaise du patronat serait moins dû au réalisme qu’à une tentative d’effrayer le gouvernement et de le contraindre à accepter des solutions inspirées par le libéralisme plutôt que par la nécessité. M. Hollande dispose de nombreux arguments pour ne pas obtempérer : la crise de notre commerce extérieur ne date pas d’aujourd’hui. Pourquoi les patrons n’ont-ils pas lancé cet appel il y a un an ou deux à Nicolas Sarkozy ? Même Pascal Lamy, directeur de l’Organisation mondiale du commerce, (qui a vivement critiqué Arnaud Montebourg par ailleurs) ne pense pas que la baisse des charges soit utile en France. Comment pourrait-on trouver 60 milliards dans les seules économies de dépenses ? Comment, alors, compenser la baisse des charges par une augmentation de la TVA ou de la CSG après le matraquage fiscal auquel s’est livré le gouvernement ?
Mais, en exposant toutes les bonnes raisons de ne pas intervenir, le chef de l’État souligne son immobilisme. Tout s’est passé comme si s’était levé, ces dernières jours, un vent d’espoir avec le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité et dont le contenu ne sera révélé que le 5 novembre. D’aucuns ont cru savoir que le document contenait des mesures de très grande ampleur, adaptées à la gravité de la crise. Chacun y est alors allé de sa proposition et il s’est créé, avant même que l’Élysée ne se prononçât, une sorte de consensus autour d’une immense réforme peut-être trop difficile à appliquer, dont M. Hollande ne veut pas pour diverses raisons idéologiques et que le gouvernement de M. Ayrault, dont ses membres les plus influents, est forcé de rejeter.
LE "NON" DE HOLLANDE A LA BAISSE DES CHARGES OUVRE UNE BATAILLE POLITIQUE
François Hollande sera sans doute conduit, à cause de la consternation qui règne au patronat et dans l’opposition, celle-là même que M. Ayrault a accusée de vouloir «l’échec de la France », alors qu’elle a voté pour le traité européen, celle qui défend le choc de compétitivité, à entrer dans la bataille politique, ne fût-ce que parce qu’il ne peut pas changer de Premier ministre cinq mois à peine la formation du premier gouvernement Ayrault. Pendant le week end, le PS, réuni en Congrès à Toulouse, a fait une ovation permanente à M. Ayrault avec l’idée de le renforcer politiquement, même si Martine Aubry, qui a prononcé un discours de femme d’État, apportait une note d’énergie qui, par comparaison, affaiblissait le chef du gouvernement, un peu comme si elle se tenait prête à le remplacer. Ne rien faire ? Peut-être. Mais, depuis le rapport Gallois, se développe un malaise politique qui pourrait ajouter à la crise économique et financière une crise politique.
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