LES CANTONALES auront été un tour de chauffe pour les élections de 2012. Ce qui a amené le prudent François Hollande à estimer que la page du sarkozysme est maintenant tournée. Bien que le chef de l’État ait plus d’un tour dans son sac et même si, à la veille du second tour, il entendait mettre de l’ordre dans les rangs, on ne lui voit guère de chances de remonter la pente d’ici à l’année prochaine, d’autant que le contexte économique et social ne va pas s’améliorer. Il y a décidément, dans la majorité issue des élections de 2007, une propension surprenante à n’aborder les difficultés que par le pire des angles. Qui ne prévoyait que les cantonales seraient une déculottée pour la droite ? Puisqu’elle était probable, il suffisait à l’UMP de rester zen face à l’adversité.
Proclamer sa différence.
Voilà pourtant que, dès lundi dernier, les avis divergent sur le comportement que l’UMP doit adopter face aux duels d’où elle est exclue et qui opposent la gauche au FN. Jean-François Copé déclare, sans doute avec l’aval du président, qu’il n’y aura pas de front républicain et que chaque électeur de l’UMP reste libre de son choix. Ni alliance avec le Front ni vote systématique en faveur de la gauche. Décision qui, en soi, traduit l’amertume du vaincu et entame l’ostracisme subi par le Front national depuis qu’il empoisonne la vie de la droite classique. Bien entendu, les socialistes expriment leur vif mécontentement et c’est dans ce contexte que le Premier ministre, François Fillon, déclare que pour sa part, il préconise le vote anti-FN. Il se peut que le chef du gouvernement soit animé par les meilleures intentions ; il se peut qu’il se souvienne que, en 2002, la gauche a voté massivement en faveur de Jacques Chirac pour écarter Jean-Marie Le Pen. Mais il se peut aussi qu’il ait été agacé par Jean-François Copé, que l’affaiblissement considérable de Nicolas Sarkozy ravive les ambitions cachées de M. Fillon et de M. Copé et que le Premier ministre ait vu, dans l’affaire, l’occasion de proclamer une fois de plus sa différence.
Les élus UMP qui, depuis plus d’un an, ne manquent pas d’encenser M. Fillon, ont plus retenu sa manœuvre que son éthique. Beaucoup d’entre eux parlent de « faute ». C’en est une dans la mesure où la contribution du Premier ministre au désarroi et à la cacophonie est inacceptable pour la droite, déjà traumatisée par l’effondrement de sa popularité, par l’abîme où l’entraîne le dévissement de M. Sarkozy, par le ralliement massif de ses électeurs au Front national.
EN 2012, MARINE LE PEN MENACERA AUSSI BIEN LE CANDIDAT DE LA GAUCHE QUE CELUI DE LA DROITE
Et, du coup, M. Fillon apparaît un peu moins comme le « recours » auquel l’UMP pourrait se raccrocher au cas où le chef de l’État renoncerait à se présenter pour un second mandat.
Plus que le PS, c’est le Front national qui obtient des gains considérables. Or son pouvoir de nuisance s’exerce dans deux directions.Si on rapporte le nombre des suffrages qu’il a obtenus au nombre limité des cantons où il présentait des candidats, son score est de 19 % et non de 15 %, comme le souligne allègrement Marine Le Pen, icône resplendissante d’une droite extrême enfin lavée de sa mauvaise réputation. Scrutin local, les élections cantonales montrent qu’une nouvelle force politique se dresse entre les deux autres et les menace de la même manière. Car on ne sait pas qui arrivera en troisième position lors de l’élection présidentielle de 2012. Ce peut être, bien sûr, Marine Le Pen, mais elle pilote un véhicule qui accélère et si l’on mesure sa progression entre 2007 et 2011, on fait, d’ici à 2012, une projection qui lui permet de se maintenir pour le second tour. M. Sarkozy, s’il est candidat, serait alors éliminé, mais ce danger mortel, il le court au même titre que le candidat socialiste qui sera issu des primaires. Pour autant qu’on leur accorde le moindre crédit, des sondages parus avant le premier tour des cantonales indiquaient simplement qu’au cas où Dominique Strauss-Kahn était le candidat socialiste, M. Sarkozy ne passerait pas le cap du premier tour. Ce qui n’exclut pas le risque pour le PS d’être éliminé s’il présente un autre candidat que DSK. Même Benoît Hamon en convient qui parle de « sonner le tocsin ». Le Front national, voilà l’ennemi, aussi bien pour la gauche que pour la droite. Bien entendu, la gauche est mieux armée pour le combattre.
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