JEAN-LOUIS BORLOO explique sa décision, plutôt inattendue, par une absence de dynamique centriste et son souhait de « ne pas ajouter de la confusion à la confusion ». Il rejoint, en quelque sorte, l’analyse au nom de laquelle Nicolas Sarkozy critiquait sa candidature sans lui cacher sa fureur. L’ancien ministre d’État a probablement fait le constat d’une campagne électorale profondément marquée par les affaires et les accusations de toutes sortes portées contre ceux qui disposent du pouvoir depuis quatre ans. Il n’échappait pas non plus aux commentaires dictés par l’idée qu’il n’avait conçu de se porter candidat que parce qu’il n’avait pu obtenir, l’année dernière, le poste de Premier ministre que le président de la République lui avait imprudemment promis ; ou encore qu’ayant été successivement ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, il n’apparaissait pas vraiment comme une alternative. Il n’a pas fait autre chose, dimanche soir sur TF1, que de prendre la mesure, décidément insuffisante, du taux que lui accordent les sondages et qui ne dépasse pas les 6 %. Il a sans doute imaginé non sans sans épouvante le torrent de haine qu’il aurait soulevé s’il avait provoqué la disparition de M. Sarkozy dès le premier tour. Il aura décelé, enfin, la nature délétère d’une campagne où ne survivront que les cyniques et les manipulateurs, ce qui ne convient pas à son caractère bon enfant non dépourvu d’une certaine ingénuité.
LE RETRAIT DE BORLOO N’ASSURE PAS LA RÉÉLECTION DE SARKOZY
La volonté d’Hervé Morin de maintenir - contre lui - sa propre candidature, l’a agacé puis lassé. Il y a trop de candidats centristes pour très peu d’électeurs de cette catégorie. M. Morin fera vraisemblablement trois petits tours et abandonnera cet espace au seul centriste qui compte vraiment, qui soit vraiment indépendant, dans la mesure où il combat à la fois la droite et la gauche, c’est-à-dire François Bayrou. Celui-ci, il faut le rappeler, n’est plus, comme en 2007, tenté par une alliance avec un (ou une) candidat(e) socialiste que les idées centristes ne hérissent pas. Certes, aucun candidat n’est propriétaire de ses voix et les électeurs sont libres de voter au second tour pour qui bon leur semble. Il demeure que, tout à coup, l’horizon est moins sombre pour Nicolas Sarkozy. Pour commencer, le risque, pour lui, d’être écarté dès le premier tour, par Marine Le Pen, s’éloigne et devient pratiquement impossible. Sa cote personnelle est très basse, mais, depuis deux ou trois mois, les sondages admettaient qu’il franchirait le premier tour en dépit du Front national et des candidatures de MM. Borloo et Villepin. Le premier tire sa révérence, le second fait un score si faible, de l’ordre de 3 % dans les sondages, qu’il ne représente plus une menace pour le président sortant. Seul Jean-Pierre Raffarin pense encore qu’une candidature de M. Borloo aurait été utile pour peser sur le programme de M. Sarkozy s’il était réélu.
Sarkozy candidat contre lui-même.
Le chef de l’État n’en est nullement au stade où, ivre de sa force, il perdrait toute prudence. Quoi qu’en disent les socialistes, toute la campagne tourne autour de l’anti-sarkozysme : les électeurs souhaitent moins l’alternance que la mise à la retraite anticipée du président. Dans ces conditions, les voix de Borloo peuvent parfaitement aller à François Hollande, sans doute perçu comme le moins à gauche des candidats du PS. M. Hollande ne se berce pas pour autant d’illusions. Il constate que la droite s’oriente vers une candidature unique (celle de M. Sarkozy) et presse son camp politique de se rassembler le plus tôt possible. Il exprime de la sorte une crainte que démentent le désarroi de la droite, l’impopularité du président, les révélations sur les affaires, la vague de fond populaire favorable à un changement. M. Sarkozy lutte contre lui-même, contre son caractère, contre les erreurs qu’il a accumulées en quatre ans. Encore une fois, et même s’il semble impossible de le remplacer, même s’il est le seul, il n’apparaît pas comme le meilleur candidat de la droite. Or le temps presse. A-t-il le temps ou la faculté de changer son image, d’apaiser le courroux populaire, de transformer l’aversion de l’électorat en passive indulgence ? Rien n’est moins sûr, qu’il soit concurrencé ou non au premier tour.
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