Huit cas de saturnisme et 75 cas d'imprégnation élevée au plomb ont été détectés chez des enfants à l'issue d'un dépistage lancé l'été dernier dans le Pas-de-Calais en réponse aux inquiétudes de riverains de l'ancienne fonderie Metaleurop, selon l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.
Après des résultats intermédiaires communiqués en septembre, il s'agit du bilan définitif de ce dépistage lancé en juin 2022, et prolongé jusqu'en novembre, auprès des moins de 18 ans des communes d'Évin-Malmaison, Courcelles-lès-Lens, Noyelles-Godault, Leforest et Dourges.
À la fermeture en 2003 de l'usine, qui a rejeté pendant des décennies des tonnes de métaux lourds, notamment du plomb et du cadmium, la zone était considérée comme la plus polluée de France. Ces cinq communes (24 000 personnes) sont concernées par une restriction de l'usage des sols.
1 878 enfants ont été testés
Au total, 1 878 enfants, soit 25 % de la population ciblée de la campagne, ont été examinés, précise l'ARS. Parmi eux, huit « ont présenté une plombémie supérieure à 50 µg/litre de sang, seuil de définition du saturnisme », mais deux « présentent désormais des taux inférieurs à 50 µg/litre de sang », indique l'ARS. Le saturnisme, la « maladie du plomb », affecte le système nerveux, la moelle osseuse et les reins.
« Pour chaque enfant qui dépasse les seuils de 50 µg/litre de sang, une enquête environnementale est mise en place pour identifier les sources d'exposition au plomb et des recommandations sont fournies aux familles », a expliqué l'agence à l'AFP.
Le seuil de vigilance de 25 µg/l a par ailleurs été dépassé pour 75 enfants, des résultats ne constituant pas un saturnisme mais qui justifient un suivi des plombémies. Six d'entre eux présentent depuis des taux inférieurs à 25 µg/litre de sang, à la suite de plombémies de contrôles réalisées.
Les inquiétudes des riverains avaient été relancées par la présentation en avril 2022 d'une enquête de l'émission « Vert de rage » de France 5, selon laquelle 5 815 enfants pourraient avoir été atteints de saturnisme entre 1962 et 2020, dont une centaine depuis 20 ans. La préfecture avait à l'époque répondu qu'un seul cas avait été enregistré depuis 10 ans dans la zone, mais décidé du lancement de la campagne de dépistage. Auparavant, huit campagnes de dépistage collectif avaient été menées jusqu'en 2012 attestant, selon la préfecture, d'une « nette diminution de l'imprégnation ».
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