À la suite des recommandations du Haut Conseil de la santé publique parues ce 2 septembre, la Haute Autorité de santé (HAS) précise la stratégie vaccinale à tenir autour d'un cas de poliomyélite ou de détection environnementale du poliovirus.
Ces recommandations sont une réponse à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS), tenue de décliner son plan d'élimination de la poliomyélite dans le cadre de la stratégie finale d'éradication 1919-2023 de l'Organisation mondiale de la santé.
Vérification et mise à jour du statut vaccinal
Face à un cas possible, probable ou confirmé de poliomyélite sur le territoire national et/ou d’isolement de poliovirus sur un prélèvement humain ou dans l’environnement, la commission technique des vaccinations (CTV) recommande de vérifier et, le cas échéant, de mettre à jour (y compris en cas de doute) le statut vaccinal des cas et des sujets contacts. « Ce rattrapage vise essentiellement à booster l’immunité mucosale des sujets contacts (cas et entourage) pour limiter la réplication du virus en cas de contamination et limiter ainsi sa transmission », lit-on.
C'est le vaccin antipoliomyélitique injectable (VPI) inactivé qui doit être utilisé. Il est le seul disponible sur le territoire national, le vaccin oral atténué (VPO) n'étant plus utilisé depuis 1992 en France.
Le calendrier vaccinal prévoit chez l’enfant 2 injections obligatoires à 2 mois d’intervalle, une à l’âge de 2 mois et l'autre à l’âge de 4 mois (primovaccination), suivies d’un premier rappel obligatoire à l’âge de 11 mois. Les rappels suivants sont recommandés chez l’enfant de 6 ans puis de 11 à 13 ans et chez l’adulte à 25 ans, 45 ans, 65 ans puis tous les 10 ans.
Stratégie plus offensive à discuter si suspicion d'un cas autochtone
En cas de circulation confirmée d’un poliovirus sauvage ou d’un poliovirus circulant dérivé d'une souche vaccinale (virus « non sabin like ») faisant craindre la survenue de cas de poliomyélite paralytique autochtone en France, une cellule « d’aide à la décision » pourrait proposer une stratégie vaccinale plus offensive, suggère la HAS.
Celle-ci consisterait à administrer une dose de VPI à toute personne dans l’entourage du cas dont la dernière dose remonte à plus de 1 an, à élargir la vérification et la mise à jour du statut vaccinal à une aire géographique plus large que l’entourage du cas, voire à recourir au stock de vaccin oral de l’OMS – les VPO monovalent ou bivalent pouvant être administrés dès la naissance.
En France, le dernier cas de poliomyélite autochtone remonte à 1989, et le dernier cas importé, à 1995.
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