Trois ans après son lancement officiel, le logo Nutri-Score est connu et soutenu par la quasi-majorité des Français, démontre une enquête de Santé publique France (SPF), réalisée en plusieurs vagues, entre avril 2018 et septembre 2020*.
En septembre 2020, 93 % des individus interrogés déclarent avoir déjà vu ou entendu parler du Nutri‑Score, proportion en constante augmentation (+23 points entre avril 2018 et mai 2019 et +12 entre mai 2019 et septembre 2020). Près de 20 % des sondés citent spontanément l'échelle à cinq couleurs comme outils d'évaluation de la qualité nutritionnelle (vs 1 % en 2018).
Deux raisons à cela, explique SPF : les campagnes de communication et le développement du Nutri-Score dans les supermarchés. En mai 2018, une quarantaine d’entreprises l'avait adopté. Elles sont plus de 500 aujourd’hui, à avoir senti l'argument marketing : 70 % des participants considèrent que l'affichage du Nutri-Score améliore l'image d'une marque, grâce à ce gage de transparence.
En outre, 94 % des Français sondés sont favorables à la présence du logo sur les produits alimentaires (+4 points par rapport à 2019) et jugent l'information dispensée utile. Ils sont près de 90 % à estimer que le logo devrait même être obligatoire, alors que son apposition n'est que facultative aujourd'hui (en raison d'un règlement européen).
Cet engouement s'explique, selon SPF, par la simplicité de compréhension du Nutri-Score, ainsi que par la préoccupation croissante des consommateurs à l'égard des effets de l'alimentation sur leur santé.
Quel impact sur les comportements d'achat ?
Le Nutri-Score peut-il modifier les pratiques des consommateurs ? L'étude répond par l'affirmative. En septembre 2020, 57 % des individus interrogés qui connaissent le logo déclarent avoir modifié une ou plusieurs de leurs habitudes d’achat, contre 43 % en 2019. Ils sont entre 35 et 40 % à s'être ainsi fiés au Nutri-Score pour choisir une autre marque pour un même produit alimentaire, un produit avec un meilleur score au sein d’un même rayon, ou a avoir limité l'achat de produits avec des scores médiocres.
En revanche, seulement 18 % des sondés déclarent avoir renoncé à acheter un produit sans logo. Et si 35 % des participants considèrent que le Nutri-Score a introduit des changements durables dans leurs habitudes (+ 10 points par rapport à 2019), ils sont tout de même 29 % à juger le contraire.
SPF se veut optimiste. « L’évolution positive des indicateurs confirme que le Nutri‑Score peut jouer un rôle dans les habitudes d’achat des Français », conclut Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité Alimentation et activités physiques à Santé publique France. Et d'inviter les consommateurs à regarder, parallèlement au Nutri-Score, les informations relatives aux additifs, à la transformation des aliments, ou encore à l'origine biologique des produits qu'ils achètent, car aucun indicateur ne peut à lui seul synthétiser toutes ces données.
Enfin, deux évolutions pourraient encore davantage populariser le Nutri-Score : son extension à la restauration collective et commerciale prévue dans le cadre du 4e volet du Programme national nutrition santé (PNNS), et l'engagement de la Commission européenne à proposer un étiquetage simplifié obligatoire à l’avant des emballages d’ici la fin de l’année 2022.
* Quatre vagues d'enquêtes ont été réalisées par Internet auprès d'un échantillon national représentatif de la population française : en avril 2018 (n = 1 005), avant la diffusion de la première campagne (T0) ; en mai 2018 (n = 2 000), après cette première campagne ; en mai 2019 (n = 1 001) ; en septembre 2020 (n = 1 001).
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