C'est le grand reproche de la CGT au plan santé du gouvernement, présenté la semaine dernière par Emmanuel Macron. La copie est clairement à revoir sur l'arbitrage public/privé ! S’il voit d'un bon œil la création du statut « hôpital de proximité », le syndicat regrette son ouverture aux établissements du secteur privé lucratif. Même chose pour le déploiement des CPTS (communautés libérales), qui renforce la place des professionnels de santé libéraux dans la prise en charge des patients. « Le parcours de soins coordonné est à la main du secteur lucratif. Or, il ne peut exister que sous la responsabilité d'établissements publics de santé », insiste le syndicat.
Autre grief : le desserrage de l'étau financier annoncé par l'exécutif (ONDAM réévalué de 2,3 % à 2,5 %) est trop faible pour la CGT, qui préconise une augmentation de 5 %. « Le fonctionnement normal des établissements publics nécessite déjà une hausse de 4 % de l'ONDAM. »
Vexé de n'avoir pas été convié aux concertations, le syndicat voit également dans le plan santé du gouvernement une réforme qui néglige le personnel soignant en dehors des médecins. « Une réforme de la santé ne peut pas s'envisager uniquement sur le plan médical. » tempête-t-il. Dans le viseur, la création dès 2019 du métier d'assistant médical dans les structures de santé libérales, supposé dégager du temps clinique aux médecins. Pour la CGT, nul besoin de créer un nouveau métier, les professionnels existants suffisent largement. « Il existe déjà des infirmières, des aides soignants et des secrétaires médicales qui réclament des moyens. » Sans compter le flou qui entoure la formation des assistants médicaux. « C'est une mesure qui ne répond pas aux problèmes de terrain », assène le syndicat.
Plus de centres de santé publics
Selon lui, l'égalité d'accès aux soins ne peut passer que par « la création de centres de santé publics composés de professionnels répartis de façon équilibrée sur le territoire ».
L'« effort indemnitaire » promis par Emmanuel Macron à destination des aides soignants dans les EHPAD ne satisfait pas plus. Le syndicat craint que ce geste cache une augmentation du champ d'action des aides soignants. « Les professionnels demandent surtout des recrutements ! »
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