LE QUOTIDIEN - Quelle réforme prioritaire présenterez-vous au Parlement ? Dans quel délai ?
PANAGIOTIS KOUROUBLIS - Je prévois un projet de loi sur la santé de première nécessité qui sera voté d’ici à fin juin. La priorité absolue est de résoudre la crise humanitaire actuelle et de garantir un accès gratuit aux soins à toutes les personnes sans aucune couverture et sans ressources.
Le budget des hôpitaux publics sera revu à la hausse - passant de 1,38 à 1,8 milliard d’euros - pour leur permettre d’accueillir les personnes sans protection sociale [2,5 millions de Grecs]. Ce projet de loi permettra également de renforcer le Samu, en manque de véhicules, d’augmenter le financement des hôpitaux psychiatriques et d’embaucher du personnel dans les régions périphériques les plus reculées du pays.
À l’heure où l’Europe presse la Grèce de réformer et de faire des économies, le budget pour la santé va-t-il donc augmenter ?
Ces dernières années, il y a eu de très sévères coupes dans le secteur de la santé qui n’ont pas respecté le mémorandum [plan de rigueur voté en échange des aides financières de l’UE, de la BCE et du FMI].
La Sécurité sociale devait recevoir 0,6 % du PIB, soit 1,1 milliard d’euros mais cette année, elle n’a reçu que 526 millions d’euros. Nous voulons que la Sécu perçoive la somme due.
Qu’allez-vous faire face à la pénurie de personnel dans les hôpitaux ?
Le Premier ministre a annoncé l’embauche de 4 500 personnes. Après tant d’années de crise, c’est un début. Durant les cinq dernières années, il n’y a eu aucune embauche et de nombreuses personnes ont quitté le service public de santé. Certaines avaient l’âge de partir à la retraite, d’autres qui auraient pu rester ont pris aussi leur retraite car elles pensaient que les conditions se détérioreraient. Et près de 7 500 praticiens ont émigré, notamment en Allemagne !
La Grèce affronte un grave problème d’approvisionnement de médicaments. Certains laboratoires ne veulent-ils plus vendre à la Grèce ?
Le problème est plus complexe. La pénurie de médicaments est largement fabriquée de toutes pièces. Certaines multinationales font pression sur les pharmaciens et les hôpitaux grecs pour qu’ils commandent des médicaments chers dont ils n’ont pas forcément besoin, en échange de quoi les laboratoires acceptent de leur livrer les médicaments demandés.
Attendez-vous l’aide de l’Europe dans votre lutte contre la « crise humanitaire » en Grèce ?
J’aimerais évidemment que l’Europe nous aide. Deux problèmes doivent être traités. Le premier concerne justement la négociation des prix des médicaments. Pourquoi l’Union Européenne ne négocie-t-elle pas de façon uniforme ? Ensuite, je réclame davantage de transparence de la part des laboratoires sur le coût de leur recherche, qui impacte directement celui des médicaments.
J’ai également l’intention de mettre en place un programme de formation des soignants et techniciens de la santé. Des jeunes pourraient se spécialiser en radiologie, kinésithérapie ou orthophonie. Le coût est estimé à 20 millions d’euros par an. J’espère que, pendant trois ans, la Grèce pourra obtenir des fonds européens.
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