« LA COMPÉTITIVITÉ ne se résume pas au coût du travail », a déclaré lundi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui était en compagnie de Louis Gallois, lequel n’a pas pipé mot. Il y a eu des signes avant-coureurs du renoncement du pouvoir. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, lie une éventuelle, mais de plus en plus hypothétique, baisse des charges, à des concessions faites par les entreprises ; vendredi dernier, François Hollande lui-même assurait que le rapport n’engageait que son auteur ; Michel Sapin, ministre du Travail, s’est demandé à haute voix si la baisse des charges était une priorité. M. Gallois, considéré comme plutôt à gauche, se sentirait désavoué si on ne lui avait expliqué en haut lieu que le choc de compétitivité exigeait un courage politique qui fait défaut. Un sondage IFOP a eu raison de la volonté de l’État de faire en sorte que les entreprises reconquièrent des parts de marchés. Selon cette enquête d’opinion, 70 % des Français sont hostiles à toute hausse de la CSG et de la TVA.
Déjà trop d’impôts.
Ils n’ont pas tort. Le gouvernement ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il a décidé de bâtir son budget 2013 sur une hausse de 20 milliards des impôts des particuliers et des entreprises. S’il avait fait porter la majeure partie de l’effort sur une forte réduction de la dépense publique, il pourrait aujourd’hui augmenter les impôts. En revanche, il ne peut pas financer la baisse des charges par des économies sur ses propres dépenses. Ce que dit apparemment le rapport de Louis Gallois n’est pas iconoclaste. Le texte est simplement sur une trajectoire de collision avec les dispositions fiscales déjà adoptées (et même votées par l’Assemblée). M. Ayrault n’aura pas manqué d’expliquer à M. Gallois qu’il avait fort bien fait son travail mais que son rapport tombait mal et qu’il valait mieux songer à d’autres moyens pour relancer le dynamisme des entreprises françaises.
LE POUVOIR HABILLE SON RENONCEMENT AVEC DES ARGUMENTS DE CIRCONSTANCE
Lesquelles ? On remarquera d’abord que certains membres du gouvernement, MM. Sapin et Montebourg notamment, tentent d’habiller le recul du gouvernement sur ce dossier avec des arguments de derrière le boisseau. La baisse des charges n’est pas la seule piste ? Elle est indispensable si on veut diminuer le prix des produits français sur les marchés étrangers. Elle n’est pas la panacée. Elle doit être complétée, à plus long terme, par la mise en place d’industries « high tech » ou innovantes. Cependant, elle apporte un soulagement immédiat aux entreprises dont les exportations sont laminées par celles des pays émergents, qui, à qualité égale, vendent beaucoup moins cher. Nul besoin d’être prix Nobel de l’Économie pour comprendre ce petit calcul arithmétique. Compter uniquement sur des réformes structurelles de long terme, c’est assurer la faillite des firmes les plus vulnérables actuellement.
On verra bien ce que le gouvernement sortira de son chapeau, mais on craint que le fameux choc de productivité soit mal parti. Le pouvoir n’est gêné en l’occurrence que par des prises de position antérieures du parti socialiste qui n’a jamais cessé de faire de la TVA sociale un cheval de bataille contre la droite quand elle était au pouvoir. Elle est certes impopulaire mais surtout parce qu’on lui a fait une très mauvaise réputation. Nous défendons l’idée qu’elle est relativement indolore parce qu’elle concerne un consommateur toujours capable de choisir un produit moins cher et parce qu’il vaut mieux avoir un emploi et payer une TVA élevée que de n’en pas avoir et ne rien acheter du tout. Alors que CSG diminue le pouvoir d’achat à la source en privant le salarié d’une partie de ses revenus. De toute façon, nous n’avons pas le choix : ou bien nous relançons l’activité de nos entreprises, ou bien nous poursuivons notre descente aux enfers, avec une désindustrialisation croissante. Enfin, la TVA présente un avantage incomparable, celle ne de ne pas s’appliquer aux exportations, notre maillon faible.
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