Les conséquences démographiques de la crise sanitaire ont été moins marquées en 2021 qu'en 2020, selon un bilan publié ce 18 janvier par l'Insee : la mortalité, bien qu'encore anormalement élevée, a baissé, et la natalité, malgré un « effet Covid » en début d'année, a légèrement remonté.
Du fait de cette double évolution, le solde naturel - différence entre le nombre de naissances et de décès -, qui avait atteint un niveau bas historique l'an dernier (à +66 000), s'est légèrement repris, à +81 000. Également portée par le solde migratoire (+140 000), la population française a donc augmenté de 0,3 % en un an, pour atteindre 67,8 millions d'habitants début 2022, selon l'institut d'études statistiques.
En 2021, environ 657 000 personnes sont décédées en France, selon des estimations arrêtées fin novembre : « C'est 12 000 de moins qu'en 2020 (-1,8 %), mais nettement plus qu'en 2019, avant la pandémie (+44 000, soit +7,1 %) », note l'Insee.
En 2021, 35 000 décès supplémentaires
En tenant compte du vieillissement de la population (qui conduit logiquement à une hausse des décès, même sans le Covid), mais aussi des progrès de la médecine qui font baisser la probabilité de mourir à un âge donné, les démographes de l'institut public estiment que l'épidémie de Covid s'est traduite en 2021 par 35 000 décès supplémentaires par rapport à ce qui était attendu d'un point de vue statistique. En 2020, cet excédent était de 47 000.
Cette amélioration a entraîné une légère remontée de l'espérance de vie à la naissance, qui atteint 85,4 ans pour les femmes (+0,3) et 79,3 ans pour les hommes (+0,2), sans retrouver toutefois son niveau d'avant la pandémie.
De son côté, la natalité, qui en 2020 avait atteint un niveau bas historique – sans rapport avec le Covid –, a d'abord nettement chuté début 2021, neuf mois après le premier confinement : la crise sanitaire et ses incertitudes économiques « ont pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 » et les inciter à « reporter leurs projets de parentalité », relève l'Insee. Cela s'est traduit par un décrochage de 10 % des naissances entre mi-décembre 2020 et mi-février 2021, par rapport à la même période un an auparavant.
Cependant, le nombre des naissances a ensuite connu un rebond en mars et avril, puis une « forte remontée » depuis l'été, ce qui, au final, sur l'ensemble de 2021, a permis de « rattraper le niveau des naissances de l'année 2020, en le dépassant même légèrement », note l'Insee : 738 000 bébés sont nés en 2021, soit 3 000 de plus que l'année précédente (+0,4 %), mettant fin à une baisse continue entre 2015 et 2020.
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