En 1914, le Service de Santé aux Armées, mal préparé à un conflit d’une telle envergure, fut rapidement débordé par le nombre de blessés. L’usage massif de l’artillerie entraîna l’apparition de nombreuses blessures par éclat, jusque-là très rares, avec des plaies toujours souillées de terre et de débris, très différentes des blessures « nettes » au fusil ou à l’arme blanche. Face à ces évolutions, le Service de Santé se réorganisa progressivement : des concepts nouveaux, en premier lieu le triage des blessés et les chaînes d’évacuation, établiront les premiers principes de ce que l’on nommera plus tard la médecine d’urgence et de catastrophe.
Combattants ou soignants, les médecins ont beaucoup écrit témoigné sur la guerre et ses victimes, sans atteindre tous la célébrité d’un Georges Duhamel, affecté dans une « autochir », lointaine ancêtre des antennes chirurgicales modernes.
À côté des récits et romans, et bien sûr des publications médicales au sens strict, les médecins ont été nombreux à faire œuvre d’historiens. Le flambeau a été repris ces dernières années par plusieurs d’entre eux (1), dont les travaux ont étudié en profondeur les avancées médicales de ces années. En traumatologie par exemple, beaucoup de blessures identiques, encore mortelles en 1914, se traduisent par une amputation en 1916 et par une rééducation en 1918. Mais les nouvelles armes, comme les gaz de combats, les obus de très gros calibre, puis les chars et l’aviation, ont causé des lésions face auxquelles les médecins ne disposèrent d’abord que de moyens dérisoires. Les « gueules cassées » défigurées par les obus restent, aujourd’hui encore, les symboles des horreurs de cette guerre… qui voit aussi pour cette raison, la naissance de la chirurgie maxillo-faciale. Toutefois, si la chirurgie progresse, les infections continuent à tuer plus d’opérés que les blessures proprement dites. De même, les traumatismes psychiques resteront longtemps incompris et souvent pris pour de la simulation.
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