Début janvier, les femmes enceintes avaient un taux de non-vaccination contre le Covid-19 « très nettement supérieur à celui des femmes de même âge qui n’étaient pas enceinte », indique la dernière enquête Epi-Phare (Cnam et ANSM), publiée le 17 février. « Ces résultats suggèrent que la grossesse semble constituer un frein à la vaccination alors même qu’elle est fortement recommandée dans cette situation médicale à risque de forme grave », alertent ses auteurs.
Selon leur analyse, au 6 janvier, 29,8 % des femmes enceintes n'avaient reçu aucune dose de vaccin contre le Covid-19 et 39,4 % n’avaient pas reçu la deuxième dose. Le taux de non-vaccination « était bien plus important pour les femmes dans leur dernier trimestre de grossesse (41,7 %) que pour celles dans leur premier trimestre (21 %) ou dans le deuxième (26,8 %) », est-il relevé.
Une non-vaccination plus marquée chez les jeunes et les plus défavorisées
La non-vaccination est également plus élevée chez les plus jeunes (41,3 % chez les 15-24 ans) et parmi les femmes résidant dans les communes les plus défavorisées (34,3 % contre 21,9 % chez celles résidant dans des communes parmi les plus favorisées). De même, le phénomène est plus marqué dans les régions ultramarines, mais aussi en région Paca et en Corse.
Les femmes sont pourtant incitées à se faire vacciner par un vaccin à ARNm à partir du deuxième trimestre de grossesse, depuis le 3 avril 2021. En juillet dernier, le Conseil d’orientation stratégique de la stratégie vaccinale (COSV) a ouvert la possibilité d’une vaccination au cours du premier trimestre de grossesse et en novembre celle d’un rappel.
« Les études disponibles n’ont pas montré, à ce jour, de conséquences des vaccins à ARNm sur le déroulement de la grossesse, rappellent les auteurs. En revanche des cas de forme sévère de Covid-19 chez des femmes enceintes non vaccinées ont été rapportés en France et ailleurs, y compris avec des séjours en soins critiques, des intubations trachéales et des décès de mère durant la grossesse. »
Les risques de formes graves sont en effet élevés dans cette population. Les femmes enceintes ont « 22 fois plus de risques d'accoucher prématurément », « 8 fois plus de risques de se retrouver en réanimation », ou encore « 5 fois plus de risque que l'enfant aille en réanimation », a-t-il été rappelé lors d’un point presse du ministère de la Santé.
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