L'expérimentation du cannabis thérapeutique vient d'être autorisée et devra débuter avant le 31 mars 2021 chez 3 000 patients, est-il précisé dans un décret très attendu publié au « Journal officiel » le 9 octobre.
L'Assemblée nationale avait autorisé ce test grandeur nature 2019 mais le lancement se faisait attendre, notamment en raison du coup de frein de la crise sanitaire.
Alors que le cannabis à fumer est exclu du protocole, les médicaments autorisés se présenteront sous forme d'huiles, de gélules et de fleurs séchées à vaporiser. Seront ainsi traités des patients souffrant de certaines formes d'épilepsie, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de sclérose en plaques.
« Le décret est publié dans un contexte difficile pour les maladies en particulier, victimes d'une stigmatisation toujours plus forte et d'un discours gouvernemental offensif contre le cannabis en général », a réagi le collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT). Depuis le 1er septembre, a été généralisée l'amende forfaitaire de 200 euros pour tous les usagers de drogue, notamment le cannabis. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré s'opposer à la législation du cannabis qu'il qualifiait de « merde », rapporte l'AFP.
Chercheurs, associations de patients et députés de la mission parlementaire en charge du sujet pressaient l'État depuis des mois d'agir plus vite. Le cannabis thérapeutique à usage médical est autorisé dans une trentaine de pays au monde. En Europe, les Pays-Bas ont été les pionniers dès 2003, suivi par 22 pays (sur 27), et dont la France désormais.
Avec AFP
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque