À L’OCCASION de la journée mondiale du don d’organes, le 17 octobre, le CERPHI (Centre d’études et de recherches sur la philanthropie) a mené, pour le compte de l’association Demain la greffe*, une étude auprès d’un groupe de 200 parlementaires, députés et sénateurs sur la question du don d’organes et de la greffe. Indépendamment de leur mandat et de leur sensibilité politique, les interviewés placent ce sujet en tête des priorités de la révision de la loi bioéthique (qui devrait intervenir en 2010) au même titre que la recherche sur l’embryon ou les cellules souches embryonnaires. Tous connaissent la situation de pénurie d’organes en France et « sont conscients du fort décalage entre le nombre de personnes en attente et le nombre de greffes réalisées ».
Plus de huit politiques sur dix estiment que la loi de bioéthique doit permettre de renforcer les garanties éthiques et l’encadrement des pratiques médicales, mais doit aussi contribuer à lutter plus efficacement contre la pénurie. En outre, 9 participants sur 10 sont d’accord pour faire don de leurs organes après leur mort et 8 sur 10 souhaiteraient en cas de besoin avoir la possibilité de faire don d’un de leurs reins de leur vivant à un ami proche, ce qui est actuellement impossible.
90 millions économisés.
Le cercle des donneurs vivants potentiels est aujourd’hui limité par la loi de bioéthique à la famille élargie et aux conjoints ou concubins. Son élargissement à toute personne entretenant une relation affective est un des points cruciaux attendus de sa révision, rappellent les membres de Demain la greffe. « Si les parlementaires sont majoritairement conscients des coûts importants liés au traitement qui permet la survie prolongée des patients en attente de greffe de rein, ils ne sont plus qu’un quart à savoir que la transplantation rénale permet de le diviser environ par dix », indiquent-ils, en précisant que la réalisation de 3 000 greffes de rein correspond à une économie de 90 millions d’euros chaque année, soit en cumulant sur dix ans près de 1,7 milliard d’euros.
En2008,222malades sont morts faute d'avoir été greffés à temps. Au cours de l’année, près de 14 000 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organe, pour 4 600 transplantations effectivement réalisées. Près de 7,5 % des greffes rénales ont été effectuées à partir de donneurs vivants.
Demain, la Greffe est un laboratoire d’idées indépendant. Il réunit des patients, des professionnels de santé, des représentants de la société civile (demainlagreffe.renaloo.com).
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