PLUS D’UNE PERSONNE sur 10 souffre d’une maladie neurologique ou psychiatrique du cerveau. Les pathologies sont nombreuses : accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, autisme, entre autres. Avec 10 millions de personnes dépressives, 800 000 atteintes de la maladie d’Alzheimer et 500 000 touchées par l’épilepsie, le coût sanitaire est vertigineux. Véritable fléau social, les maladies du cerveau mobilisent aussi 35 % des dépenses de santé. En psychiatrie, les pathologies chroniques comme les troubles bipolaires entraînent une prise en charge sur une longue période.
Faute de rentabilité à court terme, les laboratoires de recherche se désengagent de leur activité de recherche en neurosciences, et les innovations thérapeutiques manquent. Le traitement de la dépression l’illustre parfaitement : « La plupart des médicaments ont plus de vingt ans », observe Catherine Lubetzki, professeur de neurologie à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Des budgets trop modestes.
Les dépenses pour la recherche sur le cerveau ne correspondent qu’à 20 % du budget de la recherche biomédicale, dont seulement 2 % pour les pathologies mentales. « Avec une communauté scientifique de haut niveau, la France souffre d’un déficit de moyens. La dotation actuelle des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur des enjeux », déplore le Pr André Nieoullon, président du conseil scientifique de la FRC. L’organisme souhaite donner un nouvel élan à la recherche. Dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, il s’agit de protéger le cerveau face à l’ischémie et de stimuler la plasticité cérébrale pour une meilleure récupération. Dans la compréhension de l’autisme, la recherche porte sur le dépistage précoce et l’épigénétique.
Au total, 500 équipes françaises travaillent sur le cerveau. Certaines d’entre elles coordonnent trois des axes du gigantesque projet européen Human Brain project (HBP). Destiné à modéliser le cerveau, il s’étale sur 10 ans et coûtera plus d’un milliard d’euros.
Des actions pour sensibiliser le public.
Une personne sur quatre sera touchée par une maladie du cerveau au cours de sa vie, d’où le ton alarmiste de la campagne de communication en 2013. « La décennie à venir doit être celle du cerveau », affirme Arnaud Brunel, président de la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau. Porte-parole de 12 associations, la FRC souhaite mobiliser les énergies, sans opposer la recherche fondamentale et la recherche clinique. Elle calque la campagne « Neurodon » sur la Semaine du cerveau, programmée à partir de ce lundi et jusqu’au dimanche 17 mars 2013. « Avec cette opération de sensibilisation, il faut lever des fonds », explique Élisabeth Llinski, directrice déléguée de la FRC. Grâce aux sommes collectées sous le label « Neurodon », 13 millions d’euros ont pu être attribués par appel d’offres à des équipes de recherche. Aujourd’hui, 5 % des sommes reçues par les laboratoires proviennent de dons associatifs. La FRC milite pour que la recherche sur les maladies du cerveau gravisse un nouvel échelon en devenant une grande cause nationale.
Pour en savoir plus : www.semaineducerveau.fr/2013/ et www.frc.asso.fr
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